mardi 29 janvier 2008

Où mène le culte de la performance ?

Cédons au commentaire journalistique, mais je crois que ce que je vais essayer de résumer ici est moins superficiel que le massage permanent d'informations parcellaires brouillantes auquelles le système d'information nous soumet, oubliant complètement la réflexion à moyen et long terme.

Notre trader héros national ne révèle qu'une chose, qui va plus loin que le rapport à l'argent et au profit (consommer et profiter est une chose finalement très naturelle, et tout à fait écologique si on la considère comme naturelle et seulement naturelle, c'est à dire la partie d'un cycle).

On ne peut rien faire sans veiller à l'équilibre de la dynamique des "choses" dont nous sommes constitués, et respecter un mystère : qu'est-ce que la dynamique de la vie, et comment protéger son élan ?

Les occidentaux, quand ils font du sport, poussent leur corps trop loin et le cassent, se rendent infirmes dès que leur possiblité de performance a été utilisée et poussée au delà des limites matérielles - se prendre pour Dieu est dangeureux, surtout quand personne ne l'a jamais rencontré. Donner une valeur outrancière aux choses matérielles est une façon de se soumettre à une déification de la matière, qui n'est jamais que la matière.

Le goût de la performance des occidentaux est morbide, déséquilibré et tueur. Ce n'es pas la bourse qui en est le meilleur exemple, mais le sport et ce à quoi il mène. Ce goût de la performance est encore plus facile à décrypter dans ses conséquences dans le domaine des arts : les artistes qui ont des prix disparaissent ensuite et tombent dans la déchéance et l'absence de créativité... le culte de la performance tue les cycles naturels.

C'était la minute philosophique !

dimanche 27 janvier 2008

Personne ne m'aime !!!!!!


Aie aie aie, sur le sondage presque tout le monde m'aime (y compris moi, d'ailleurs, après mûre réflexion et hésitation entre voter pur con ou autre chose...).
Mais la chute de la fréquentation de ce blog est vertigineuse, juste au moment de la publication du message de proposition de réjouissances de demi-siècle, juste en dessous de celui-ci !
Je sais les risques qu'il y a à hurler dans la vide "y-a-t-il quelqu'un qui m'aime ici ce soir ?" en dehors du cadre d'un concert survolté avec un chanteur très populaire, les voilà !!!
Il est sûr que "péter un demi-siècle" ne provoque pas forcément un vent de communication emportant, d'ailleurs parmi les nombreux qui ont fêté leur demi-siècle, je ne connais que Jean et Roland à avoir organisé de grandes réjouissances. SIlence gêné pour les autres... mais pour moi que personne n'hésite ! Vieillir est avant tout un plaisir, une beauté nouvelle : un vieux chêne c'est quand même autre chose qu'un jeune, enfin bon...
Bref, parmi les artistes qui ont marqué ma vie (et celle d'autres) à Toulon, pour l'instant je vois Plagnol, Annie Pascal, Bru.
Pour le reste, je me demande vraiment qui est capable d'aller passer un week-end ou plus et acheter des côtes d'agneau pour les manger nuitamment devant la plus belle plage du monde... ah, les durs sentiments de l'appartenance à un espace insulaire coupé des continents...

Ci-dessus, c'est en ce moment, et ci-dessous, c'est ce qui va se passer vers 21 heures enété au Liamone.

mardi 22 janvier 2008

Un demi siècle dans moins de six mois

J'aurai cinquante ans dans moins de six mois maintenant. Le 16 juillet très exactement.
Bien sûr je vais faire une fête, et même plusieurs.
Et parce que les temps changent, il faut à la fois se souvenir et créer.
J'ai eu vingt-cinq ans bourré de désirs divers à Châteauvallon avec du rouge punk et une fanfare dansante.
Mes trente ans amoureux au Château Rose, un peu intime et inexpérimenté.
Mes quarante ans désespérés et amoureux, un peu plus au point, au Château Rose.

Voilà ce que je projette pour mes cinquante ans :

- un apéro à Toulon, avec beaucoup d'invitations (et j'espère plein de monde et surtout des gens que je ne connaitrais pas). Je voudrais faire cet apéro autour des cinq artistes de Toulon que j'aimé depuis 1978, date à laquelle je me suis installé dans cette ville dont je n'ai jamais eu le coeur de partir.

- un apéro village le samedi à midi devant l'église (parce que c'est le seul endroit plat, et que j'y ai fait des fêtes depuis que j'ai sept ans) à Balogna, parce que je n'ai jamais eu le coeur de ne pas revenir à Balogna.

- un pique nique nocturne le samedi soir sur la plus belle plage du monde à Sagone (on peut sans problème pêcher si on sait le faire, difficile de faire plus frais, mais moi je préfère les viandes), au pire, comme je le peux en ce moment, à la paillote qui est équipée, enfin c'est un exceptionnel resto de plage et j'invite (contrairement à mes quarante ans fauchés pour lesquels je remercie tous ceux qui sont venus... à leurs frais !).

Ce qui veut dire qu'il prendre le bateau ou l'avion, venir en Corse et y dormir. Qui y est prêt ? Chez moi là bas c'est très très très petit, deux lits dans le salon entrée pièce à vivre, deux lits sous les tuiles du grenier pire que le camping : on ne peut pas se tenir debout (mais on dort très bien), et moi je dors dans ma chambre. Pour le reste, tout est vite plein parce que le coin est assez recherché, au village il y a quelques chambres d'hôte entre 40 et 80 euros, à Vico idem, des hôtels en montagne et au bord de la mer (vingt minutes en voiture, de 60 à 500 euros selon), et un idéal camping pas cher et beau au col avant le village, sous les oliviers. Notez qu'il y a des gens qui viennent de très très loin pour profiter de ce coin là. Disons qu'il a un caractère.

Bref, deux questions à éclairer :
- où faire l'apéro de Toulon et qui sont mes artistes inoubliables ?
- qui vient en corse le week end le plus proche du 16 juillet et se fatigue pour l'organisation avec moi ?

De toutes les rives du lac des conflits


Une très, très belle histoire post coloniale et familiale : une bédé, de morvandiau, que je connaissais pas.
Dans les années 80 un pied noir emmène ses enfants là où il est né (ils ont alors dix ans, et maintenant l'âge de faire des bandes dessinées).
Un de leurs oncles y vit toujours, un religieux, tué quelques semaines après dans les épisodes du F.I.S., déjà oublié... Une lecture qui vaut le coup pour tous ceux qui s'intéressent aux cultures, aux frontières, à la Méditerranée. Tout y est : la génération française humaniste et antiraciste, les confusions identitaires, le grand père qui vote FN... Mon Dieu, la Corse est simple et quelle chance de pouvoir assister aux plasticages et les commenter en temps réel !

lundi 21 janvier 2008

Bonheur matériel 2

Medio y medio : voici la recette de la boisson faussement légère la plus euphorisante. Ca vient de Montevideo.
Très, très simple : moitié blanc (genre chardonnay) moitié cidre ou crémant de pas trop bonne qualité.
Ne pas se laisser surprendre (conséquences le lendemain matin).
Pour être précis, voici la description par un natif : "El “medio y medio” es una tradicional bebida uruguaya, que surge de la mezcla de vinos, como el espumante y el de cava. Es muy rico y màs bien dulce. Uno muy famoso es el que se toma en el mercado del puerto, un lugar donde concurren muchos turistas y en donde se come buena carne. Estàn avisados."

Bonheur matériel

Ca va mieux. Cette nouvelle va stupéfaire le monde, je crois. Deux raisons à cela.
1) J'ai compris le syndrome de la "déprime du fonctionnaire". N'étant pas soumis à un risque, mais à des acidités lancinantes, il déprime dans la "perte de l'objet", du coup, boum sur le désir en général (je résume). Faites des bisous à tous les fonctionnaires. (nooon pas le mien enfin !!!!!)
2) les chaises de bar les plus élégantes du monde, que Claudito m'avait empêché d'acheter sous prétexte qu'il s'agissait de consommation et de compensation matérielle, ont été soldées à 70 % le temps que je revienne prendre ma décision. Je prends mon café avec mes petites fesses dans un confort nouveau.
Je gagne dix minutes le matin tellement ça me donne de l'énergie (mais la semaine prochaine, je vais les perdre par envie de rester un peu plus lontemps dessus).
Fondamental, non ?

dimanche 13 janvier 2008

samedi 12 janvier 2008

Moins déprimant : découvrons Rufus Wainwright

C'est un jeune montréalais anglophone gay et francophile. Qui a du succès dans le monde anglosaxon pour une fois sympathique, il est pop et lyrique et dans son spectacle new yorkais où il refaisait tout Judy Garland, il a fait chanter... sa mère, en annonçant "vous êtes devant la plus folle des familles formidables du monde". Tout à fait ma vision catholique de gauche festive, moraliste et prodiversité à l'intérieur des familles. Ici il est carrément avec Moby et Sean Lennon (regardez bien le dernier plan, à propos de famille : Yoko Ono applaudit av ec fierté et tendresse son fils qui vient d'interpréter avec deux stars jeunes et joyeuses une chanson du mari/père assassiné). Tout ça est formidable mais je reste infiniment dans la tristesse quand même. Non, non, ne me remerciez pas de vous faire découvrir de tels joyaux.

Déprime de sarkojanvier




Bref, me voilà déprimé
La France va mal
Sarko n'est même pas drôle et c'est pas faute d'essayer
J'en ai marre de mon appart mais je ne vois pas mieux
Je ne sais pas où investir
Je manque d'affection
Je me fatigue à faire plaisir partout sans aucun résultat
Mais d'un autre côté c'est fou ce qu'en ai des amis de la famille et de l'affection
Mais c'est pas ce qu'il me faut
Je n'arrive pas à trouver les épisodes de Queer as folk qui me manquent
Gay TV a fait faillite Pink TV aussi (mais ceux là c'est bien fait)
Les deux jolis infirmiers qui habitent au dessus sont adorables et heureux
Les vieux de mon immeuble sont franchement gentils
Le couple au dessus est hystérique et malade et raciste et fait chier toute la colonne d'escalier
Le couple d'instit du dessous est charmant et leurs petits tout mignons (mêmes leurs cris me ravissent et me ravivent)
Rien ne m'amuse sauf peut être Thomas Dutronc (tiens voilà un truc qui va bien)
Bref avoir des copains qui ne supportent pas l'âge de la retraite et qui ne se projettent pas et qui ne profitent de rien et qui sont frustrés et qui ont peur de tout, ça rend pas guilleret et ça envahit tout le monde et ça fait des boomerangs

dimanche 6 janvier 2008

J'irais bien mourir en Toscane (très lentement)



En réécoutant d'autres variétés légères je m'aperçois combien j'ai hâte de revenir à un peu plus de légèreté et de beauté plutôt que d'en garder la flamme cachée au fond de moi loin de vanités douloureuses qui me sont imposées - elles font perdre tout sens au plaisir du raffinement des formes, qui n'a de sens que s'il fait référence à une purification de soi et une volonté de partage général.

Et je me dis que finalement, depuis douze ans (la date de sortie de ce disque de Lilicub) mon esthétique n'a pas changé d'un pouce.

Dommage que Lilicub n'aie jamais retrouvé la veine de ce premier disque.