lundi 31 mars 2008

Et voilà ce qu'il faisait


D'un autre côté, il est tellement sensible et conservateur qu'il n'y a pas de surprise en soi.
Il ne s'assume qu'en Amérique du Sud celui là, d'ailleurs ce n'est pas un mauvais choix, fratellu miu...
Et puis quand même, il faut le dire au delà de tout gentil cynisme, ils sont vraiment beaux tous les deux, il y a un truc magique qu'on sent rien qu'en photo !

dimanche 30 mars 2008

Mais où est passé el Claudito ?

Il devait rentrer de Colombie jeudi. Il ne répond pas aux sms qui pourtant voyagent sur la terre entière (au même prix, mais pas toujours avec immédiateté). Encore deux jours et j'appelle sa famille colombienne. Je suis sûr qu'à ce moment là, d'ailleurs, il apparaîtra d'un coup.

Cinquante ans, le monde en perspectives

C'est incroyable comme le fait d'être à 100 jours de mon demi-siècle est agréable. Tout se met en perspectives nouvelles, le passé se filtre, l'avenir paraît plus harmonieux (à un strict niveau personnel, cependant, ceci n'étant ni positif ni négatif). Je trouve plus que je ne retrouve, je construis plus que je n'imagine, je jouis plus que je ne manque.

jeudi 27 mars 2008

Humour laïque post moderne pour italophones


Paola Cortellesi est absolument formidable.

samedi 22 mars 2008

Un aéroport


Certainement l'un des plus marrants du monde. Et qui n'empêche pas ses riverains de dormir, ni ne défigure le paysage. C'est sur la petite île de saba, dans les antilles néerlandaises, où l'on pratique l'écotourisme parce que franchement, on ne voit pas comment faire autrement ! Pas la peine de chercher, aucune ligne d'A380 nu ou 747 n'y arrive. C'est Twin Air qui tient bon, personne d'autre. Insularité, insularité...

jeudi 20 mars 2008

Lili Boniche était encore vivant !



Il est mort hier. Mais sa musique, sa stature étaient telles que j'étais perduadé qu'il était déjà mort depuis longtemps (longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes aient disparu...). Et en plus j'étais persuadé qu'il était égyptien, alors qu'il était algérien. Il est l'image d'un monde arabe digne, ouvert, et un jour il apparaîtra que ce sont des hommes comme celui ci qui donnent de la noblesse aux cultures populaires qui dialoguent entre elles. D'ailleurs, François Miterrand allait discrètement chez lui pour l'écouter.

dimanche 16 mars 2008

La plus grande artiste vivante


est une française qui vit à New York, Louise Bourgeois. Elle a 96 ans, et elle travaille toujours. En ce moment elle couvre le monde d'araignées, et je ne peux pas m'empêcher de faire un parallèle entre sa latinité et le fait que la Tarentelle (je réécoute Eugenio Bennato en ce moment) est une musique hystérique qui fait référence aux tarentules, les araignées. Allez savoir pourquoi, Louise Bourgeois dit que l'araignée est une image maternelle (peut-être parce que la maternité fatigue les bras et que les araignées en ont beaucoup ?)

samedi 15 mars 2008

Agriculture corse et héritage du plus grand empire que l'Europe ait connu

Le triste préfet Bonnet ne supportait pas, a-t-il écrit, que des bergers hirsutes le toisent en lui faisant bien sentir qu'ils étaient les héritiers directs de l'origine de toutes les civilisations européennes valables, qu'un préfet français ne valait pas grand chose face à des descendants des romains qui ont donné au monde absolument tout ce qui est raffiné.



J'adore les agriculteurs corses, qui ne font rien sans s'appuyer sur au minimum vingt-cinq siècles d'histoire. Bien sûr toujours à l'avantage de leurs produits, mais force est de reconnaître qu'ils sont bons ! Ca c'est du développement durable !

Evidemment, les huîtres de Corse sont exceptionnelles. Citons un spécialiste : "Isolé de la mer maternelle par un cordon de sable, l'Etang de Diane aujourd’hui festonné de verdure abrite de petites entreprises d’ostréiculture. C’est la première surprise : oui, il existe des huîtres corses ! Et cette pratique remonte aux romains : dans l'antiquité, ils récoltaient déjà les huîtres sauvages et la production était considérable. Seule la chair était commercialisée, conservée dans la saumure des amphores pour être exportée à travers la Méditerranée. En vous promenant sur l’île vous constaterez bientôt qu’elle est exclusivement constituée de coquilles. C’est une île artificielle, née peu à peu, là où les pêcheurs avaient l’habitude de rejeter les coquilles vides ! Ce qui donne une idée de la production…"

Mais maintenant il y a encore mieux. Pour accompagner la (re)plantation du blé en Corse (au moins quatre hectares), il a fallu des colloques à l'université avec archéologues, historiens, etc etc.....
C'est fait, le blé est planté, et figurez vous que lui aussi (le blé) regarde les autres blés du haut d'une histoire incomparable, pauvres continentaux enfin quoi.
C'est donc l'association "Granu anticu" qui manage le tout.
Elle a déposé la marque de blé "Alalia" (le nom grec de la capitale romaine, Aléria, où le blé en question est re-cultivé aujourd'hui après une involontaire et anecdotique période d'arrêt de vingt siècles. Notez au passage que laréférence au nom grec permet de sous-entendre qu'on est bien supérieur à l'empire romain lui aussi, ainsi que d'être précis historiquement, voir plus loin. De toutes façons, tout doit être de la faute des français, non ?).

La première fournée de pains s'est vendue à Bocognano la semaine dernière (les six cent pains ont été mangés en une demi-heure).



Et devinez comment s'appellent ces pains, qui eux aussi vous regardent avec supériorité et condescendance ? Des pains romains (marque déposée par Granu Anticu), car ce sont exactement les pains de l'empire, on ne pouvait pas faire moins. Citons le spécialiste, et vous comprendrez : "Sous le règne d'Auguste,au 1er siècle de notre ère, on dénombrait à Rome 329 boulangeries. Presque toutes était tenues par des Grecs .Ces boulangers sont à la fois au four et au moulin, car ils disposaient souvent, à côté de leur four,d'un moulin pour broyer le grain. Dans cette gigantesque cité, il faut alimenter quotidiennement une grande population de Romains".

Voilà, mangez du pain corse, et comprenez votre barbarie.

Oui, Sarkozy incarne très bien la France d'aujourd'hui

Il faudrait en finir avec les procès personnels au Président Sarkozy. Le politique est le politique et n'a rien à voir avec les procès en image et le fonctionnement des médias à son égard.
Depuis Valéry Giscard d'Estaing, quoique l'on pense de l'état dans lequel est le pays, il est celui qui rénove le plus la fonction.
Et les procès qu'on fait à son comportement sont des archaïsmes, qui m'étonnent, surtout venant de la gauche moderniste.
Oui, un président est un homme comme les autres.
Oui, il a des émotions, des difficultés personnelles, des faiblesses. Et c'est très bien qu'il les exprime.
C'est le jeu médiatique qui ramène des archaïsmes que même des maurassiens n'oseraient pas défendre.
L'exemple de la couverture de la visite à Toulon en est un exemple consternant. Il a donné à voir ses choix politiques quant à l'immigration en visitant un quartier, en n'hésitant pas à rencontrer des travailleurs sociaux, des jeunes et des familles dans une liberté de ton réelle. Il a ensuite procédé à une cérémonie où l'on peut voir que le dispositif d'intégration existe de façon humaine même si l'on n'est pas d'accord avec ses nouvelles limites. Il a ensuite déjeuné non pas avec les représentants de la république sur place, mais dans un restaurant à peu près modeste, avec des éducateurs. Qu'il a vraiment écouté.
C'est marginal, pas totalement politique, mais c'est ce qui s'est passé.
Tous les journaux et médias présents n'ont rien raconté de tout cela, sauf Libération (cinq lignes sur deux pages).
Par contre, les journaux se sont largement étendus sur des considérations et supputations pseudo-politiciennes, avec le but pas totalement conscient de s'y noyer.
Cette façon de communiquer sur le politique, on appelle ça en corse a pulitichella, on s'en amuse, on en joue avec délice, mais on ne confond pas avec le politique.
Donc, restent deux phénomènes absolument malsains : un massage médiatique permanent du peuple pour le convaincre de resacraliser l'homme qui occupe la fonction présidentielle, lui rappelant quelque part qu'il doit incarner Dieu. Pourtant, comme disait un humoriste juif, le seul pays vraiment démocratique est Israel puisque même le peuple y est élu.
Ensuite, cette volonté de souligner le manque d'une image divine mène à l'occultation du politique et de la libre discussion sur les mesures prises et leurs effets.
Et là, ce n'est pas la politique de communication de l'Elysée ni la personnalité supposée du Président qui y sont pour quelque chose.
Immaturité grandissante d'un pays qui ne s'aime plus, qui n'aime qu'un présent et un passé tout à fait imaginaires (la France a été le premier pays du monde... au Moyen Age, parce qu'on ne savait pas ce qui se passait en Inde et en Chine ! Même l'empire colonial n'était pas le premier du monde...).
Et, surtout, irruption cachée d'un religieux superficiel en sous-couche d'un débat politique qui cache le politique.
Depuis 1968, le retour de la barbarie, de la haine et de la destruction comme mode d'action était déjà à l'oeuvre, avec ses côtés anarcho-bancaires. Maintenant, c'est l'idée même d'égalité, d'universalité et de laïcité qui sont escamotée par ceux là même qui croient les défendre.
C'est très simple pourtant, il suffit de relire Mac Luhan, l'utilisation de tout média implique la gestion d'un retour d'archaïque.
Et là, Sarkozy n'y est pour rien, je crois même qu'il a tenté de lutter contre cela.
Il s'offre même en victime au besoin du retour au réel qu'aucun dispositif ne peut plus favoriser, les lois sur le droit à l'image étant absolues mais inapplicable dès que l'on est célèbre ou même tout simplement public de par sa fonction sociale.

mardi 11 mars 2008

Tempête dans un (mon) palais mental


Donc, en ce moment, comme un anglo-saxon, je fais des listes. A force de faire des listes 3 heures le we, je remue ma mémoire. J'adore, mais enfin bon faudrait pas aller trop loin (et tout seul on va très vite très loin).

Elle est très remuée, ici et maintenant.

Comme tout le monde, j'ai eu un grand amour mental à quinze ans, et avec les possibilités de classement d'information d'aujourd'hui, je sais où il est et ce qu'il fait (en gros) trente-quatre ans après.

J'étais entre Paris et Ajaccio (plus exactement un village accroché dans la montagne au dessus), il était entre une métropole et un autre genre de coin de montagne vraiment très semblable (je ne m'en aperçois qu'aujourd'hui), j'étais dans une situation sociale difficile, fils d'instit de gauche chez les grands capitalistes, lui dans une situation personnelle difficile, fils d'intello chez les grands bourgeois parisiens.

On se consolait très bien de tout ça dans la bulle qui s'était créée, il me faisait des dessins époustouflants avec une sensibilité et une précision extraordinaires et je lui racontais des histoires (j'espère que ça lui plaisait). Il m'a d'ailleurs appris deux ou trois choses qui m'ont bien servi sur les mécanismes qui jouent dans la tête des artistes...

On s'est écrit un peu après avoir posé nos vies respectives dans nos lieux respectifs, et puis au bout de cinq ans on s'est fixés dans ces vies respectives. Je me suis installé, un peu plus près du départ du bateau, c'est quand même plus pratique.

Trente ans après, je suis toujours entre le lieu de départ du bateau et un village corse, et lui toujours entre la même métropole et le même village accroché à la montagne, un peu écarté de la route qui descend vers l'eau.

J'ai acheté une autre maison de granit que celle de mon grand-père, mais tout près.
Lui, il a un autre chalet au même endroit, et sa ligne téléphonique est à un double nom qui me laisse penser que je ne le connaissais pas vraiment, que je ne n'ai pas osé comme il aurait fallu !

Du coup je n'en dors plus, ou plus exactement j'adore me torturer en me réveillant à trois heures du matin : j'ai (il ?) a raté quelque chose, c'est très clair quand je le relis. C'est certainement très bien comme ça. Retenue continentale contre hystéries latines, on a s'est dit et écrit qu'il aurait fallu faire un peu plus attention à l'autre, chacun a construit, et, à quatre cent kilomètres de l'autre, nous me semblons être dans ces vies curieusement parallèles, accrochés dans un symétrie parfaite entre des villes et des villages accrochés à mi-pente.

Il dessinait vraiment bien et il me souriait toujours au bon moment (spécialement en éducation physique, y en avait besoin !). Ca me renforce toujours aujourd'hui avec la même intensité, mais, bon bon bon, le temps a passé et nous avons changé. J'espère que Philou comprendra, tout ça est une résurgence d'il y a trente-quatre ans, et parfois, je est un autre.

samedi 8 mars 2008

Out of pipoliland


Nicolas Fargues est né en 1972. Enfance au Cameroun, au Liban puis en Corse. Études de lettres à la Sorbonne. Mémoire de DEA portant sur la vie et l’œuvre de l’écrivain égyptien Georges Henein. Deux ans de coopération en Indonésie, retour à Paris, petits boulots, publication en 2000 du Tour du propriétaire. De 2002 à 2006, dirige l’Alliance Française de Diégo-Suarez, à Madagascar. Il a deux enfants. Il vit actuellement à Paris.
À travers ses décors de cinéma, Beau Rôle dessine un personnage déchiré entre son narcissisme et ses origines, son goût pour la consommation et la conscience de son obsolescence programmée, son romantisme et son cynisme. S'ébrouant dans la modernité et cependant mélancolique à l'idée du peu d'avenir que portent les temps où nous sommes, Antoine sent que le temps de " la vieille culture et du langage " a cédé la place à une époque matérialiste et virtuelle. Paraître, consommer, être célèbre : les rivalités mimétiques façonnent les individus et Fargues élargit son propos aux préjugés raciaux et ethniques pour aborder " les variations de comportement d'une culture à l'autre, d'une race à l'autre ".

Drôle de vote

Une campagne sans partis, des individus malmenés par des intérêts sans idées, des moignons d'utopies ridiculisées : mais pourquoi on vote ? On devrait plutôt faire des playlists de candidats avec lecture aléatoire, et laisser nos logiciels gérer la matrice d'investissements sociaux en s'inquiétant quand les paramétrages provoquent des accidents (comme à la bourse).

Du coup, j'ai acheté "Beau Rôle" de Nicolas Fargue, un (beau et jeune) écrivain de sa génération qui n'en plus plus plus de la pipolisation généralisée.