samedi 15 mars 2008

Oui, Sarkozy incarne très bien la France d'aujourd'hui

Il faudrait en finir avec les procès personnels au Président Sarkozy. Le politique est le politique et n'a rien à voir avec les procès en image et le fonctionnement des médias à son égard.
Depuis Valéry Giscard d'Estaing, quoique l'on pense de l'état dans lequel est le pays, il est celui qui rénove le plus la fonction.
Et les procès qu'on fait à son comportement sont des archaïsmes, qui m'étonnent, surtout venant de la gauche moderniste.
Oui, un président est un homme comme les autres.
Oui, il a des émotions, des difficultés personnelles, des faiblesses. Et c'est très bien qu'il les exprime.
C'est le jeu médiatique qui ramène des archaïsmes que même des maurassiens n'oseraient pas défendre.
L'exemple de la couverture de la visite à Toulon en est un exemple consternant. Il a donné à voir ses choix politiques quant à l'immigration en visitant un quartier, en n'hésitant pas à rencontrer des travailleurs sociaux, des jeunes et des familles dans une liberté de ton réelle. Il a ensuite procédé à une cérémonie où l'on peut voir que le dispositif d'intégration existe de façon humaine même si l'on n'est pas d'accord avec ses nouvelles limites. Il a ensuite déjeuné non pas avec les représentants de la république sur place, mais dans un restaurant à peu près modeste, avec des éducateurs. Qu'il a vraiment écouté.
C'est marginal, pas totalement politique, mais c'est ce qui s'est passé.
Tous les journaux et médias présents n'ont rien raconté de tout cela, sauf Libération (cinq lignes sur deux pages).
Par contre, les journaux se sont largement étendus sur des considérations et supputations pseudo-politiciennes, avec le but pas totalement conscient de s'y noyer.
Cette façon de communiquer sur le politique, on appelle ça en corse a pulitichella, on s'en amuse, on en joue avec délice, mais on ne confond pas avec le politique.
Donc, restent deux phénomènes absolument malsains : un massage médiatique permanent du peuple pour le convaincre de resacraliser l'homme qui occupe la fonction présidentielle, lui rappelant quelque part qu'il doit incarner Dieu. Pourtant, comme disait un humoriste juif, le seul pays vraiment démocratique est Israel puisque même le peuple y est élu.
Ensuite, cette volonté de souligner le manque d'une image divine mène à l'occultation du politique et de la libre discussion sur les mesures prises et leurs effets.
Et là, ce n'est pas la politique de communication de l'Elysée ni la personnalité supposée du Président qui y sont pour quelque chose.
Immaturité grandissante d'un pays qui ne s'aime plus, qui n'aime qu'un présent et un passé tout à fait imaginaires (la France a été le premier pays du monde... au Moyen Age, parce qu'on ne savait pas ce qui se passait en Inde et en Chine ! Même l'empire colonial n'était pas le premier du monde...).
Et, surtout, irruption cachée d'un religieux superficiel en sous-couche d'un débat politique qui cache le politique.
Depuis 1968, le retour de la barbarie, de la haine et de la destruction comme mode d'action était déjà à l'oeuvre, avec ses côtés anarcho-bancaires. Maintenant, c'est l'idée même d'égalité, d'universalité et de laïcité qui sont escamotée par ceux là même qui croient les défendre.
C'est très simple pourtant, il suffit de relire Mac Luhan, l'utilisation de tout média implique la gestion d'un retour d'archaïque.
Et là, Sarkozy n'y est pour rien, je crois même qu'il a tenté de lutter contre cela.
Il s'offre même en victime au besoin du retour au réel qu'aucun dispositif ne peut plus favoriser, les lois sur le droit à l'image étant absolues mais inapplicable dès que l'on est célèbre ou même tout simplement public de par sa fonction sociale.

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