samedi 27 février 2010

J'ai un GPS (un truc inutile de plus)

Donc j'ai fini comme tout le monde par acheter un GPS. Un truc inutile de plus, et qui parle en plus, pour moi qui ne vais que là où on m'a déjà amené.
La seule chose qui m'épate, c'est quand il me dit : "mettez moi en vue du ciel". C'est quand il ne prend pas le signal du satellite américain.
Pire que Santa Lucia, sinon Santa Rita.

Février, le Liamone, fleuve et torrent


Vertigineux, comme tout en Corse : une autre balade que je rêvais de faire depuis longtemps, et ça y est je l'ai faite, je suis une chèvre comme les autres, c'est une fois de plus, de plus en plus sûr.
Je ne comprends pas que le canyon du Liamone, à deux pas de Balogna, très tournants et très accrochés aux rochers,ne soit pas plus connu. Certes, il n'y a pas de place pour se garer pour plus de dix voitures sur dix kilomètres.
Mais il y a là un incroyable chemin muletier ancien de jardin japonais : au bout d'un virage, en direction de Muna, entre deux rochers, il commence, 400 mètres de dénivelé en lacets minuscules parfaitement empierrés (un travail des derniers vrais romains que nous sommes). Et on arrive le long du fleuve-torrent le plus incroyable (le Verdon n'a qu'à bien se tenir), vert vert vert, ample et puissant. Ici, la ruine d'un moulin à blé (mais oui, à blé, il y a un peu plus loin quelques beaux champs plats aujourd'hui livrés aux chevaux), là une boucle parfaite...


Lulu n'aime pas trop le bateau















Lulu prend le bateau avec moi tous les deux mois. C'est le prix à payer pour redevenir (de plus en plus lentement) un chat de la campagne, qui court après les chauves souris, s'approche discrètement des ânes pour leur renifler le sabot arrière, commence à ne plus affronter les vaches directement et monte toujours en trois secondes tout en haut des tilleuls.

Elle est tout à fait adaptée aux cabines de nuit de la Corsica Ferries, mais franchement tous ces bruits c'est pénible.
A en secouer la tête toutes les dix minutes, par réprobation. Tout à fait incroyable : j'ai réussi involontairement à faire une photo de Lulu qui secoue la tête. J'avais à peu près autant de chances de saisir le moment qu'un caméléon attrapant une mouche. C'est très expressif : on sent bien que Lulu n'aime pas vraiment le bateau.

vendredi 19 février 2010

Tony Maiello

Comment résister, en plus il chante comme jamais personne n'a pu entendre !! De toutes façons, la vague devrait arriver en France, bientôt, logiquement.

jeudi 18 février 2010

Kiss in multigénérationnel sur la place de la Liberté : je suis fier !


Ils l'ont fait ! Les petits jeunes sont formidables : un kiss in pour la reconnaissance de la diversité des sentiments et des orientations sexuelles sur la Place de la Liberté pour la Saint Valentin, à Toulon, alors que nous sommes la plus grande ville sans Gay Pride (évidemment, à 30' il y a celle de Marseille, que je ne manquerais pour rien au monde).

Mais je suis particulièrement fier, parce que j'en ai tranquillement depuis le radiateur près de mon ordinateur, changé le cours sans le vouloir.

Bref, j'ai envoyé à une sélection de mon carnet d'adresses la bonne nouvelle de ce kiss-in courageux publicisé même par Var Matin.  Et j'ai bien choisi : quelques amis qui ont déjà vécu trois fois la vie des organisateurs s'y sont rendus en vrai (pendant que je mourais aux antibiotiques mais bien au chaud) avec l'idée de participer avec fermeté.

Bref, dimanche, à 14 heures, alors que je mollis à la maison en regardant le ciel, salves de coups de fil : "mais pourquoi tu n'es pas là, il n'y a personne et c'est tout sauf une manif ça manque de leader et d'organisation", puis salves de mails : "mais quels tours tu nous joues, c'était pas une manif, on était gênés devant dix ados boutonneux... ils nous ont pris pour une contremanif hétéro conservatrice... on a manqué de se faire casser la gueule " ... renseignements pris, au contraire, il ont parlé avec les boutonneux organisateurs, échangé sur comment on revendique, comment on manifeste... j'imagine les boutonneux bouche bée se demandant ce qui se passait et avoir une trouille noire. Ceci dit, ils ont invité certains d'entre eux à aller boire un verre au Tex, ce qui ne me viendrait plus à l'idée du tout du tout.

Et moi je me dis que j'en ai appris des tonnes, qu'il y a un doux vent qui souffle, que les petits jeunes courageux ont eu l'occasion de voir qu'au delà du ghetto il y avait des gens prêt à être à leurs côtés.

Et puis aussi que le temps de la revendication politique a bien changé : on se montre pour gagner liberté et compréhension avant de gagner des droits, qu'on n'aime plus trop les leaders, et que manifester, c'est se déplacer cinq minutes pour créer une image et la montrer (en l'occurence, Var Matin, édition de Toulon : 120 000 lecteurs.). Et rentrer chez soi.

C'est certainement tout aussi efficace que la revendication avec leader, idéologie et organisation. Et c'est un nouveau monde, je l'aime bien, surtout quand il se mélange grâce à moi et mes petits doigts sur mon ordi !

mercredi 17 février 2010

Traverser l'Elbe pour aller travailler, en février

Mon ami T. va beaucoup mieux depuis qu'il a quitté Toulon. Lorsqu'il travaille à Hambourg, en ce moment, il traverse l'Elbe pour aller faire des avions. J'ai beau connaître le coin, cette photo qu'il m'envoie me semble purement exotique.

Un OVNI délicieux, un disque, un livre, "Une vie Yves St L(Oran)", Alain Chamfort, beau, vieux, pop, acidulé et mélodique

Je l'avais commandé pour l'avoir tout de suite, merci la modernité de Charlemagne, à l'instant où il est arrivé, un SMS et crac je cours et me voilà avec entre les mains un beau livre d'Albin Michel, qui est aussi le nouveau disque d'Alain Chamfort. Un OVNI totalement délicieux, il va se métamorphoser en expo, en ballet l'année prochaine, ne manque plus qu'un film à la Jacques Demy. C'est une sorte de bio d'Yves Saint Laurent.
J'ai toujours tout aimé d'Alain Chamfort, ses tonnes d'acidulé sur des mélodies aériennes vaguement géniales, même "l'Amour en France", j'attends toujours d'être seul pour le chanter à fond sur dégoulinements d'accordéon électrisés. Le pire est qu'il arrive à être élégant et populaire sans effort.
Au passage, dans le joli livre album, j'apprends qu'Yves Saint Laurent était oranais - il faudra un jour imaginer Oran dans les années cinquante, avec des enfants qui s'appellent Etienne Daho ou Yves Saint Laurent, et se demander pourquoi là, exactement là sont nés ces personnages d'une finesse joueuse et mélancolique.
Le disque de Chamfort est parfait, il est aussi épuisé et vibrionnant qu'à vingt-cinq ans, il tourne tourne sans arrêt dans mon salon, c'est comme un rideau de velours qui n'arrête pas de se dérouler en drapé dans l'air avec un petit côté farceur désabusé.
Un OVNI. Plus personne dans l'industrie ne convient à Chamfort pour produrie ses disques : il suffit de sortir de l'industrie du disque, qui n'a rien compris au temps présent.
Un soupir sucré spécial pour la très belle petite mélodie consacrée au Jardin Majorelle.
Ah la la, le sens du terme vieux beau est plus clair que jamais.

samedi 13 février 2010

Eric Zemmour aux portes de l'immonde : "l'homosexualité était bien portée sous l'occupation"

Eric Zemmour, je lui ai toujours préféré Elie Kakou, dont les analyses sociologiques étaient quand même plus profondes, rationnelles, affectueuses et universalistes.

Je suis soufflé par la façon dont il a critiqué le livre de Jean Marie Périer sur les ados homosexuels virés par leurs familles, "Casse toi".

Courageux, Jean Marie Périer. Faire un livre sur l'histoire de quelques jeunes mis à la rue par leurs parents à la suite de leur coming out, pour soutenir la démarche de la toujours seule association qui s'occupe d'eux, à Montpellier ? Ca a tout de suite déclenché ce à quoi visiblement il s'attendait : on le soupçonne de toutes sortes de sentiments glauques, mais pourquoi fait il ça etc etc... rien sur le sujet du livre ni la façon dont il est réalisé, juste un pogrom/passage à tabac sur sa personne.

Le pire, dans un débat nocturne de télé, a été tout de suite atteint : Eric Zemmour - mais qu'est ce que ça a à voir avec le sujet, a dit "l'homosexualité était bien portée sous l'occupation". Argument : le MInistre de l'Education de Pétain était surnommé Gestapette. Sait il qu'il ne s'agit là que d'un horrible péhnomène que l'on a aussi retrouvé dans l'Afrique du Sud de l'apartheid : le besoin des opprimés d'imiter leur oppresseur ?

Argument contre Jean Marie Périer, qui a rappelé que son point de vue était celui du père de famille épouvanté : " moi (Zemmour) j'ai lu des livres d'histoire, je peux vous les passer".

Oui, mais lesquels ? Sait il que dans les camps de la mort étaient tués ensemble juifs, communistes, tziganes et homosexuels ?

A-t-il entendu parler de la nuit des longs couteaux ?

Monsieur Zemmour, pourquoi personne n'a pu vous répondre que sous l'occupation, l'homosexualité était tellement bien portée qu'elle était déportée ?

Barbarie vychiste, tu n'es jamais très loin.

lundi 8 février 2010

Le soir tombe au Caire


Mon ami A. est allé chercher un peu de vivacité économique au Caire. En rentrant à son hôtel, il m'envoie la photo de la nuit tombée.

samedi 6 février 2010

Retraite, souvenirs d'enfance et post-colonialisme


Avec nos âges, et surtout quand on a des copains qui ont dix ans de plus comme moi, apparaissent de plus en plus les attachements identitaires en voyant les projets de ceux qui prennent leur retraite.

Moi qui passe mon temps dans le village de mon grand-père maternel à y prendre tous les cellules regénérées que je peux, j'ai d'ores et déjà passé beaucoup plus de temps que lui chez lui (qui avait largement préféré Saïgon, et son fils mon oncle avait préféré Casablanca !), je vis dans un tout petit triangle identitaire Paris Toulon Rome, en comparaison.

Ce qui m'émeut quasiment civilisationnellement est le nombre de pieds noirs toulonnais (de haut niveau ai je envie de dire, ils sont intellos et ouverts) qui achètent un pied à terre au Maroc et en Tunisie et en reviennent avec la forte envie d'y retourner jusqu'à la fin de leurs jours, prenant plaisir à y donner un coup de main à la jeunesse du coin, nettement plus enthousiasmée que celle qu'on comprime ici.

Trois, rien que cette semaine, qui vont et viennent de Toulon à l'endroit où ils avaient passé leur adolescence, s'en étaient crus évincés et le retrouvent avec une tranquillité, joie et ouverture inattendues. Le post-colonialisme sera peut-être bien : pas de rancoeur, beaucoup de respect, beaucoup de plaisir - je n'y croyais plus, et le temps que cet apaisement revienne en France j'espère que je serais toujours là pour profiter d'une bonne ambiance qu'on n'a plus vue depuis longtemps.

Les lieux d'enfance ! Pour rester dans un ton isulanien, explications : tout ça est monté à ma conscience en lisant un kitschissime ouvrage sur le retour des cendres de Napoléon, manipulation politique planétaire hilarante s'il en fut.

Ce voyage à haut risque a été l'objet d'un téléscopage politicoidentitaire de premier ordre.

Qui y avait il sur le bateau qui est allé à Sainte Hélène pour cette macabre occasion très manipulée par l'Angleterre ?

Le fils du Roi de France, bien sûr, qui s'est occupé de cette tâche avec finesse en laissant à peine transparaître son mépris, quelques vieux proches du héros, dont le fils Bertrand (les connaisseurs apprécieront).

Arrivée à Sainte Hélène, lieu beaucoup plus stratégique à l'époque (puisque le canal de Suez n'était pas ouvert : les plus importantes routes maritimes passaient là).

Tout le monde joue son rôle dans la comédie historique, têtes d'enterrement, gravité, jeux irnoiques avec le gouverneur anglais, sauf... le fils Bertrand.

Il saute de joie à l'apparition de l'île : surprise générale, l'endroit était et est encore plus devenu terrible et sordide.

Incompréhension générale. Dès l'abordage, il court partout et tombe dans les bras de tout le monde, et, à la deuxième surprise générale, d'une famille chinoise qui tombe en larmes, le prend dans ses bras, l'emmène partout. Un hystérique joyeux au milieu des pantins noirs.

Pourquoi ? Pauvre garçon, il a la rarissime particulité d'être né à Sainte Hélène ! Et les chinois en question ont contribué à l'élever dans ces particulières conditions !

Pour lui, le retour à Sainte Hélène, c'était le retour aux ... plaisirs de l'enfance ! Ca a failli faire capoter l'opération ! Et personne ne s'était mis à sa place.

Dernière anecdote qui montre que nos temps sont toujorus moins troublés : au retour, quelques tensions militaires France/Angleterre ont laissé croire aux participants que le bateau pouvait être attaqué... imaginez : le cadavre du dictateur coulé, ça aurait fait des pages dans les livres d'histoire !

En plus, histoire d'insulaires, sur ce lieu perdu, la France entretient le domaine de Longwood, ressource inespérée pour les habitants (desserte : deux bateaux par an, pas d'aéroport, cinq à six passage de croisière qui durent... six heures). Le type qui y est tient depuis... vingt ans, et n'hésite pas, sur son superbe blog que je conseille fortement : http://domainesdefranceasaintehelene.blogspot.com, à dire des choses graciles comme : "tous les rideaux ont été confectionnés par mon ami, J.J. à partir des dessins de 1815". Grâce à lui et un incroyable intelligence esthéticohistorique, Longwood est beaucoup plus coquet qu'il n'a dû l'être, je ne résiste pas au plaisir de vous en montrer la photo du mois dernier. On note qu'il photographie autant le jardin que la demeure symbolique, et que le drapeau européen surpasse le français ! En plus, il a le bon goût de prendre la défense des habitants et de leurs concours de cricket au milieu de nulle part, dans des rochers boueux ventés avec brouillard la majeure partie du temps. Un destin !

Enfin une innovation technologique chic et qui marche


Comme dit ma soeur, c'est quand même pénible toutes ces nouvelles technologies qui marchent moins bien que les anciennes. On s'en aperçoit tous les jours avec les téléphones et les voitures notamment.

Cette invention révolutionnaire va tout changer : enfin un ail phone qui a du style et qui ne tombe pas en panne et qui n'a pas besoin de techno flash pour éviter d'afficher les images dont on a besoin !

En plus, il évite que le diable vous téléphone !

3 et 5 ans de prison pour des passeurs : étrange histoire



Voilà leur visage, n'y a-t-il pas quelque chose d'incohérent avec la prison et les trafics ? Ceci, dit, on ne se le rappelle jamais, mais en France commenter une décision de justice est interdit, alors même pour une décision anglaise, appliquons la règle !

Donc commentons juste les faits. Mais comment une conseillère municipale française s'est elle retrouvée à aider son fils chômeur à aider des viet namiens à passer en Angleterre ? Opération bien préparée, et payée 24 000 euros ? Fatale disgrâce, c'est bien ce chiffre qui enlève toute générosité au sens du geste. Comme dirait Besson, protégeons les immigrants des passeurs criminels.

Mais quand même : qu'est ce que c'est que ce monde où aller dans un pays où les pauvres s'appauvrissent, payés à la semaine, avec un système de santé qui certes va mieux mais provoque encore de nombreux passages en France pour pouvoir faire des opérations bénignes... est payé cher par des pauvres ?