jeudi 18 février 2010

Kiss in multigénérationnel sur la place de la Liberté : je suis fier !


Ils l'ont fait ! Les petits jeunes sont formidables : un kiss in pour la reconnaissance de la diversité des sentiments et des orientations sexuelles sur la Place de la Liberté pour la Saint Valentin, à Toulon, alors que nous sommes la plus grande ville sans Gay Pride (évidemment, à 30' il y a celle de Marseille, que je ne manquerais pour rien au monde).

Mais je suis particulièrement fier, parce que j'en ai tranquillement depuis le radiateur près de mon ordinateur, changé le cours sans le vouloir.

Bref, j'ai envoyé à une sélection de mon carnet d'adresses la bonne nouvelle de ce kiss-in courageux publicisé même par Var Matin.  Et j'ai bien choisi : quelques amis qui ont déjà vécu trois fois la vie des organisateurs s'y sont rendus en vrai (pendant que je mourais aux antibiotiques mais bien au chaud) avec l'idée de participer avec fermeté.

Bref, dimanche, à 14 heures, alors que je mollis à la maison en regardant le ciel, salves de coups de fil : "mais pourquoi tu n'es pas là, il n'y a personne et c'est tout sauf une manif ça manque de leader et d'organisation", puis salves de mails : "mais quels tours tu nous joues, c'était pas une manif, on était gênés devant dix ados boutonneux... ils nous ont pris pour une contremanif hétéro conservatrice... on a manqué de se faire casser la gueule " ... renseignements pris, au contraire, il ont parlé avec les boutonneux organisateurs, échangé sur comment on revendique, comment on manifeste... j'imagine les boutonneux bouche bée se demandant ce qui se passait et avoir une trouille noire. Ceci dit, ils ont invité certains d'entre eux à aller boire un verre au Tex, ce qui ne me viendrait plus à l'idée du tout du tout.

Et moi je me dis que j'en ai appris des tonnes, qu'il y a un doux vent qui souffle, que les petits jeunes courageux ont eu l'occasion de voir qu'au delà du ghetto il y avait des gens prêt à être à leurs côtés.

Et puis aussi que le temps de la revendication politique a bien changé : on se montre pour gagner liberté et compréhension avant de gagner des droits, qu'on n'aime plus trop les leaders, et que manifester, c'est se déplacer cinq minutes pour créer une image et la montrer (en l'occurence, Var Matin, édition de Toulon : 120 000 lecteurs.). Et rentrer chez soi.

C'est certainement tout aussi efficace que la revendication avec leader, idéologie et organisation. Et c'est un nouveau monde, je l'aime bien, surtout quand il se mélange grâce à moi et mes petits doigts sur mon ordi !

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