dimanche 28 juin 2009

Politique du crépuscule ou goût de la catastrophe et de la crise ?

D'accord, la population a vieilli.

Mais pas tant que ça, et la natalité s'est beaucoup arrangée chez nous, plus que partout ailleurs en Europe.

Et il y a en France une jeunesse post coloniale, française, grandement d'origine maghrébine dont on commence seulement à constater l'apport au fur et à mesure qu'elle s'invente un avenir beaucoup plus sophistiqué que ce qu'ont subi leurs parents.

Il est frappant de voir le courage avec lequel le gouvernement s'attache à imaginer de forcer tout le monde à travailler après 60 ans, quelle que soit sa santé, quelles que soient ses capacités, quel que soit son passé.

Et rien pour faire travailler les jeunes ! Alors que nous avons un chômage des jeunes parmi les plus hauts du monde.

A ma connaissance nous n'avons pas en vue de problème de subsistance ni de production : nous produisons trop. Oui, oui. Trop de choses matérielles, pas bien distribuées. Pas assez d'innovations intellectuelles, dont le monde a besoin.

Et nous effectuons depuis vingt cinq ans un génocide sur la jeunesse.

Il est logique d'avoir le droit de travailler quand on le veut, quand on le peut, come on peut, comme on veut. Et qu'on n'blige personne à s'arrêter s'il ne le veut pas : je pense à quelques agriculteurs, par exemple...

Il est étonnant qu'un gouvernement libéral n'invente pas une solution libérale.

Et soit si muet sur le chômage des jeunes.

Rappelons nous : les emploi-jeunes de Jospin, loin de peser sur les déficits, avaient permis de redonner une ambiance vivable dans le monde du travail, et... rééquilibré les comptes de la sécu et des assedic.

Allez, quand on veut, on peut. Dommage que la gauche soit totalement muette elle aussi, ait été paralysée sur ce sujet quand elle était au pouvoir et ne propose aucune solution, alors qu'il y en a beaucoup...

lundi 22 juin 2009

Au bout de la terre, au pays des bisounours


Il y a dans mon entourage quelqu'un qui fait toujours référence au pays des bisounours, pour en général dire qu'il n'en est pas un et qu'on n'est pas au pays des bisounours.
Mais si, ce pays existe !
On s'aperçoit qu'il existe dès les débuts de l'âge adulte, une fois qu'on a appris à lutter contre les frayeurs de l'enfance !
Cela dit, j'ai quand même du mal à retomber d'Uruguay, peu de corruption (mais, je sais, des comptes bancaires parasiaques), des taux d'éducation record, etc, etc...
Allez, encore un peu d'effort et je supporterai à nouveau les tensions françaises.
Au fait, ça, sur la photo, c'était très bisounours socialdémocrate : une expo d'ours tous en rond sur la place de l'indépendance à Montevideo, chacun dessiné par un artiste du monde, pour dire que tous les bisounours sont différents et qu'ils s'aiment qand même.

dimanche 14 juin 2009

En finir avec mai 68 ? Ou avec un rapport joyeux avec l'idée d'avenir, l'adolescence et l'enfance ?


L'un des objectifs de l'actuelle présidence française était "d'en finir avec mai 68".
Et la seule nouveauté politique de ces dernières années, c'est ?
Dany Cohn Bendit.
Et des Grenelle sur tous les sujets qui peuvent rendre populaire.
Sa vie politique a commencé par la révélation qu'est son identité : un jeune franco-allemand, en 68, les plaies de la guerre à peine regardées, c'était déjà un fait en soi.
Un jeune franco allemand, à l'époque où on disait toujours "les boches", qui regardait les CRS en souriant et en répondant à leurs armes par des fleurs.
Que reste-t-il de Mai 68 : le droit de ne pas être d'accord, le droit de vivre sa sexualité.
Ces derniers jours, il s'est trouvé de bonnes âmes pour continuer la glissade de François Bayrou sans pour autant créer le débat qu'il aurait pu porter.
Et qui aurait été tout à fait passionnant.
On trouve d'un seul coup sur You Tube des extraits de TV du début 80 où Dany Cohn Bendit, élu municipal allemand vert, dit deux choses aujourd'hui bien embêtantes : "c'est fantastique, 1: de manger des gateaux au cannabis, 2: d'être déshabillé par une petite fille de 5 ans". De quoi avoir un infarctus même avec le coeur le plus robuste.
A l'époque c'était banal.
Aujourd'hui c'est terrible.
Qu'est ce qui a changé entretemps ?
Je parie que c'est le rapport à la jeunesse et le goût de rêver l'avenir.
Si ces phrases ne choquaient pas, c'est qu'il y avait à l'époque un fort respect de la jeunesse - un tel respect que l'on pouvait dire des choses pareilles sans qu'elles soient dangeureuses) et une confiance en l'avenir.
Une morale de la joie du temps qui passe et de la construction du progrès, du plaisir, du bonheur.
Pour pouvoir regarder la liberté, il faut pouvoir concevoir la place de l'autre et son respect absolu.
Or nous ne pensons plus qu'à nous mêmes, seuls avec nos technologies de communication et nos virements bancaires depuis nos ordinateurs personnels.

Au mieux, ce que nous rêvons de protéger, ce sont nos futurs profits personnels (toujours plus bas depuis 20 ans), et protéger notre maison la terre (toujours plus détruite depuis 20 ans).
Ides libérales et post-soixante-huitardes ont le même défaut, que nous ne dépassons pas : où se situe la limite de la liberté individuelle par rapport au bonheur partagé ?
Je ne suis pas sûr qu'il faille en finir plus avec mai 68 qu'avec un libéralisme mangé par un matérialisme sans richesse à venir.
C'est peut-être ça, en finir avec mai 68.

Il est cependant peut-être bon de rappeler qu'en général, les élections européennes sont l'occasion d'une bronca contre ce qui paraît établi, et qu'y apparaissent des tendances qui disparaissent quelques mois plus tard. Il faudra y penser quand le congrès se réunira à Versailles.

mardi 9 juin 2009

Aix n'est plus dans Aix, Patrick Cardon, reviens (en solex)


Enfin des élections intéressantes ! On va revoter pour la mairie d'Aix !
J'ai quelques petites choses à dire sur le sujet :

Je ne fais pas partie de l'association de cadres pédés "l'autre cercle" pour trois raisons.
Je n'y ai trouvé personne avec qui dire quelque chose d'intéressant.
Au début d'un des dîners auxquels j'ai participé, j'ai entendu : "nous sommes une élite".
Au milieu d'un autre dîner, j'ai entendu des cadres pédés aixois, certainement une élite, s'effondrer d'admiration pour Maryse Joissains pour une mauvaise raison : parce qu'elle serait une femme qui souffre. Seule la Madonna le peut, pourtant, parce c'est une image et qu'elle n'existe donc pas. Ce serait insupportable de laisser tant de souffrance réelle sur la terre sans faire quelque chose pour l'arrêter. Ou tant de machisme...
Maryse Joissains est elle une image ? Non, c'est une avocate de l'affaire du sang contaminé, un maire d'une ville qui se développe, qui a ouvert un théâtre...
Enfin, elle a pris la suite de son mari à la Mairie d'Aix dans des conditions de conflit et d'étrangeté assez fortes, et si je me souviens bien, à Toulon, on avait été contents que quelques toulonnais aillent travailler avec lui dans sa mairie au loin, même s'ils avaient un indéniable charme. Il me semble que même d'Aix ils avaient eu quelque influence sur de regrettables événements à Hyères. Elle a donc pris la suite de son étrange mari qui l'avait fait entrer au Conseil Municipal mais ensuite reniée, puis elle a ouvert les listes à sa fille.

Et en permanence autour d'elle il y a des dérapages verbaux qui corresondent aux mythes méridionaux. Aux mythes seulement...

Tout ça n'est pas digne d'Aix, que j'ai toujours trouvé infiniment plus vulgaire que Toulon. Mais il se trouve que Maryse Joissains est née à Toulon.

Et qu'en pense Patrick Cardon ? Il y a déjà longtemps, Patrick Cardon était un jeune blondinet de Lille qui un jour n'en a plus pu de Lille, est monté sur son solex ... et est arrivé à Aix (c'est vrai).

Il s'est porté candidat aux législatives trois mois après son arrivée, avec un slogan clair et historique : "il serait fou de ne pas être folle".

Résultat : les plus beaux 1 % du monde. Et il a conceptualisé la culture camp, en s'appuyant sur la fonction psychologique du kitsch. Je m'arrête là, je pourrais être très long sur les vertus libératoires de la follitude et du kitsch.

C'était hier. C'était plus joyeux, plus clair, plus animé, plus ouvert et sans injures...

Pour comprendre aujourd'hui, lisons donc l'excellent Têtu Quotidien de ce jour.

"Les élections municipales d'Aix annulées pour diffamation
Par Stéphane Garnerin, Têtu Quotidien, mardi 09 juin 2009

La maire avait sous-entendu durant la campagne que son rival ou ses colistiers seraient homosexuels. Jugeant les propos «inadmissibles», le Conseil d'Etat vient d'annuler son élection.


Le Conseil d'Etat a annulé hier les élections municipales d'Aix-en-Provence, qui avaient permis la réélection de la maire UMP Maryse Joissains. «Les attaques dirigées contre M. de Peretti, qui conduisait la liste (d'union Modem et Verts, NDLR) et contre certains de ses colistiers, ont revêtu un caractère exceptionnellement violent», a jugé l'institution pour justifier l'annulation.

En cause: deux «incidents» en cours de campagne, liés à l'homosexualité présumée des colistiers de François-Xavier de Peretti.

Le Conseil d'Etat s'est d'abord référé à un tract anonyme qui contenait notamment des accusations de pédophilie homosexuelle à l'encontre de M. de Peretti, qui se référait à ses colistiers en utilisant le féminin («elles»), afin de faire allusion à leur prétendue homosexualité. Pour le juge administratif, ce tract «a excédé largement les limites de ce qui est peut être toléré dans le cadre de la polémique électorale» car il «contenait des imputations injurieuses et diffamatoires mettant en cause la vie privée et la probité des membres de cette liste».

Egalement dans le collimateur de la justice, un dossier publié dans le Nouvel Observateur le 28 février 2008 et ayant pour titre: «Aix. Une campagne folle, folle, folle...». Dans ce dossier, Maryse Joissains, maire sortante et candidate à sa réélection, s'était lâchée sur ces anciens adjoints, déclarant: «On m'a dit, Maryse, il faut que tu tiennes tes adjoints! Pensez donc... (...) Il y a celui qui fait le Chippendale pour homme dans une boîte, à deux pas d'ici». Puis elle avait ajouté: «On dira que c'est le fils spirituel de Gaudin. Que chacun s'occupe de ses fesses». Des propos non démentis, mettant clairement en cause la vie privée des rivaux de Mme la maire.

Ainsi, le Conseil d'Etat porte un coup fatal à l'élection de Maryse Joissains: «Bien que Mme Joissains ait démenti être à l'origine du tract litigieux et qu'elle n'ait pas systématiquement cité les noms des candidats qu'elle a mis en cause dans la presse, les propos et les insinuations d'une nature et d'une gravité inadmissible qui ont visé M. de Peretti et ses colistiers au cours de la campagne ont constitué une manœuvre qui (...) doit être regardée, eu égard au retentissement d'ensemble qu'ils ont eu, comme ayant été de nature à fausser les résultats du scrutin», écrivent les 17 magistrats de la section du contentieux, une des formations les plus élevées du Conseil d'Etat.

De nouvelles élections municipales à Aix devront donc être organisées, dans un délai de trois mois."

jeudi 4 juin 2009

Miraculé !

Au début ça ne m'a pas plus inquiété que ça d'avoir emprunté quelques heures auparavant la même route aérienne que l'avion de Rio qui s'est désintégré.
Après tout, il doit bien y avoir une cinquantaine de 747 et d'A 330 en permanence dans ce coin là, qui est l'un des plus longs passages au dessus de la mer du monde (dans le Pacifique, on va d'île en île).
Et puis le rabachage lancinant des médias, l'omniprésence des cartes finissent par me donner une drôle d'impression de survivant...
Dommage : depuis dix ans j'arrive à nouveau à prendre l'avion avec plaisir, mes aventures des années 80 s'estompant (sans les roues à Nice, n'importe comment avec des militaires africains, etc) et la magie du vol de nuit dans ces mastodontes reprenant le dessus.
Même si je trouve toujours un peu ennuyeux d'abandonner les côtes au Cap Vert ou à Recife et que je passe trois heures à chaque fois à regarder les cartes en vol pour voir réapparaître la terre, ça ajoute à la magie du changement d'hémisphère.
Quand j'y repense, il y a toujours quelques vibrations au milieu de l'océan, mais pareil, c'est un peu initiatique.
Et el Claudito doit faire ce trajet deux à six fois par an depuis qu'il a vingt ans.
Cependant, je le revois quand même tout blanc plusieurs jours de suite à certains retours...
Et cette fois ci (je n'ai rien dit à P.) j'ai quand même constaté que les secousses, éclairs et lumières blanches enveloppantes duraient un peu plus longtemps que d'habitude.
Et puis cette vague de chaleur qui nous a accueillis à Montevideo, agréable mais étrange aux dires des locaux, dix degrés de plus que d'habitude à l'entrée de l'hiver... tout ça doit être lié.
On nous serine en permanence que des vents en ciseau peuvent désintégrer les avions, et ça n'arrivait pas vraiment jusque là : la nature à laquelle nous appartenons nous dépasse.
Heureusement j'ai ma sainte mère qui prie tout le temps (visiblement ça ne marche que pour moi hélas, depuis dimanche elle remercie Dieu de lui avoir rendu son fils), et sainte lulu (qui doit y être pour quelque chose, elle est tellement belle et métaphysique).
Mais ce qui me fait le plus bizarre, en dehors de la culpabilité d'avoir aimé ce vol et d'être vivant quand d'autres sont morts, c'est qu'en juillet dernier, juste après que nous ayons décollé de Madrid, un avion de la Spanair s'est écrasé sur Barajas que nous venions de quitter.
Cet air de déjà-vu est troublant.
Un conseil : prenez l'avion avant nous, pas après.

mercredi 3 juin 2009

Une précision


J., qui désire garer l'anonymat, et dont je garantis une connaissance parfaite de l'italianité, de la méditerranée, mais aussi du monde anglo-saxon, fait parvenir cette précision bien utile. Bien qu'elle ne m'arrange pas, moon goût pour la vérité m'oblige à faire amende honorable.

En fait l'ancêtre de Lucky Luke remonte à une tribu du nord Kazakhstan, il y a 5600 ans, qui s'appelait les … Botai! Si, si, ça ne s'invente pas. Ils existent toujours et ils ont même des chats. Image : Cavalier Pazyryk. 300 av.JC.

mardi 2 juin 2009

La vérité sur l'Amérique !





Allez, encore une fois, dénonçons une imposture anglosaxonne !
Le mythe du cow boy appartient aux latins.
Depuis 1500, c'est nous, et en plus au sud, qui avons inventé le beau mec viril sur son grand cheval le regard perdu sur l'horizon.
Dans l'ordre, ci dessus, un vaquero espagnol (c'est sur lui que le modèle du cow boy a été principalement formé. Première apparition, 1513 en Espagne), un gardian français et un buttero italien d'aujourd'hui.
Il faut donc absolument renommer Broreback Moutain, heu heu heu, ben je ne sais pas, il n'y a pas de montagne en Camargue ni dans la Maremme.
Et, pour finir, les vraies bottes du Buttero.
I-TA-LIEN-NEUS !!!
Suis je assez clair ?
Fabriquées à Florence !
Totalement sexy porté avec des bleus de Nîmes.
Allez, je vais chevaucher Lulu dans le soleil couchant en chantant : Sono un povero buttero tutto da solo...
Et au fait, j'ai oublié de vous rappeler que la mère de Christophe Colomb était Corse.

lundi 1 juin 2009

Adonde esta mi casita ?


Les gens qui habitent le long de l'océan, dit-on, sont soumis à des pressions atomosphériques qui les rendent légèrement dépressifs, au Portugal on appelle cet état d'esprit "saudade".
Bref je redescends doucement sur la terre européenne avec un léger spleen atemporel, d'autant plus que la côte de montevideo à la frontière brésilienne est recouverte de petites maisons de week end que j'aimerais tout à fait construire à Toulon pour y vivre toute l'année.
Modernité, originalité (il y a de tout dans un joyeux désordre très joli : chalets, blocs de verre et de bois, maisons à toit de chaume), tout le monde rivalise d'imagination...
Mais pourquoi est il si difficile de faire ce genre de chose ici ?