jeudi 4 juin 2009

Miraculé !

Au début ça ne m'a pas plus inquiété que ça d'avoir emprunté quelques heures auparavant la même route aérienne que l'avion de Rio qui s'est désintégré.
Après tout, il doit bien y avoir une cinquantaine de 747 et d'A 330 en permanence dans ce coin là, qui est l'un des plus longs passages au dessus de la mer du monde (dans le Pacifique, on va d'île en île).
Et puis le rabachage lancinant des médias, l'omniprésence des cartes finissent par me donner une drôle d'impression de survivant...
Dommage : depuis dix ans j'arrive à nouveau à prendre l'avion avec plaisir, mes aventures des années 80 s'estompant (sans les roues à Nice, n'importe comment avec des militaires africains, etc) et la magie du vol de nuit dans ces mastodontes reprenant le dessus.
Même si je trouve toujours un peu ennuyeux d'abandonner les côtes au Cap Vert ou à Recife et que je passe trois heures à chaque fois à regarder les cartes en vol pour voir réapparaître la terre, ça ajoute à la magie du changement d'hémisphère.
Quand j'y repense, il y a toujours quelques vibrations au milieu de l'océan, mais pareil, c'est un peu initiatique.
Et el Claudito doit faire ce trajet deux à six fois par an depuis qu'il a vingt ans.
Cependant, je le revois quand même tout blanc plusieurs jours de suite à certains retours...
Et cette fois ci (je n'ai rien dit à P.) j'ai quand même constaté que les secousses, éclairs et lumières blanches enveloppantes duraient un peu plus longtemps que d'habitude.
Et puis cette vague de chaleur qui nous a accueillis à Montevideo, agréable mais étrange aux dires des locaux, dix degrés de plus que d'habitude à l'entrée de l'hiver... tout ça doit être lié.
On nous serine en permanence que des vents en ciseau peuvent désintégrer les avions, et ça n'arrivait pas vraiment jusque là : la nature à laquelle nous appartenons nous dépasse.
Heureusement j'ai ma sainte mère qui prie tout le temps (visiblement ça ne marche que pour moi hélas, depuis dimanche elle remercie Dieu de lui avoir rendu son fils), et sainte lulu (qui doit y être pour quelque chose, elle est tellement belle et métaphysique).
Mais ce qui me fait le plus bizarre, en dehors de la culpabilité d'avoir aimé ce vol et d'être vivant quand d'autres sont morts, c'est qu'en juillet dernier, juste après que nous ayons décollé de Madrid, un avion de la Spanair s'est écrasé sur Barajas que nous venions de quitter.
Cet air de déjà-vu est troublant.
Un conseil : prenez l'avion avant nous, pas après.

2 commentaires:

Janine a dit…

Ah oui, sans les roues à Nice.. et puis sans carburant au retour, en plein orage, avec atterrisage forcé en Corse. Depuis je déteste prendre l'avion...

Anonyme a dit…

oui ,et bien moi je garde encore les traces de mes voyages en avion !
et oui sur mon bras gauche , puis le droit ! pourquoi ?
demandez plutot a laetitia quand on décolle ou lorsque l'on atterit, je serre les dents !!!!