samedi 26 septembre 2009

Je ne suis plus de mon époque : l'urbanisme crée un territoire inhumain et polluant


Déjà, quand j'étais un post moderne moderniste, je défendais le béton et les tours, la technologie préimplantée dans la construction, et moi j'habitais dans des maisons du XVIIème ou du XIXème; j'avais bien noté la contradiction mais on fait ce qu'on peut.

- rond-points et hangars suburbains au lieu de boutiques et magasins dans des rues où flaner entre deux cafés : essence perdue, temps perdu, absence de désir,

- villas en parpaings avec petit jardin au bout des autoroutes embouteillées à l'heure où vous en avez besoin : terrain agricole perdu, transports et éloignement qui interdisent toute invitation à dîner, dédales de rue identiques, temps perdu.

- centre ville désertés : paupérisation dans des quartiers où restent seuls rmistes, immigrés... et touristes, impossible de se garer, transports urbains inadaptés au rythme des jours et des saisons : bombes sociales à retardement, dislocation des lieux symboliques de rassemblement.

Tout cela est en semi-ruine en permanence le long de mètres cubes de bitumes (la terre agraire pourra-t-elle absorber un jour ces saloperies chimiques ?).

Un jour cela tout sera totalement en ruine, que s'y passera-t-il ? Mieux ou pire que les "grands ensembles", qui étaient des progrès à l'époque : lumière, services et hygiène pour tous, jusqu'à l'arrivée des grues de destruction pour y ôter de la vue le rassemblement de toutes les pauvretés.

Et les moyens de recycler tout cela seront ils disponibles ?

Il est urgent de revoir Brazil, de Terry Gilliam


Brazil, le film, date de 1985.
Bien que ce soit un film anglosaxon, qui donc crée doute et inquiétude dans mon esprit, force est de reconnaître que Terry Gilliam (un Monty Pithon), a fait plus que de l'anticipation ou de la simple politique fiction.
Il décrit exactement le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui.
Est ce un hasard si il a été réalisé juste après 1984, année immortalisée par Orwell ?
- Etat de paix troublé par des multitudes de petits actes terroristes.
- Besoins sécuritaires : publicités pour des "vacances de luxe sans peur sécurisées" (j'ai vu les mêmes cette année en Uruguay !!!!!.... à l'intention des américains états uniens, tiens tiens).
- Chirurgie esthétique cahotante et artificialisation des corps.
- Mélanges de technologies anciennes et nouvelles complexes qui permettent tout, mais dans la complication, l'instabilité, et le dysfonctionnement mineur permanent, sur fond de services après vente inquiétants parce qu'automatiques et défaillants : "votre temps d'attente sur notre centre d'appel est de 45 minutes...", comment a-t-il fait pour rire avec ça : il n'y avait pas de centres d'appel à l'époque ?
- Politique réduite à un discours paternaliste (pas peur...) et archaïque (il faut laisser les forts et les riches s'occuper du monde pour que le monde soit fort et riche), etc...
- Libéralisme qui se met à ressembler au soviétisme à force de formulaires, procédures qualité et autres bureaucraties...* voir ci dessous
Et la prolifération de personnes agées riches jouant avec l'avenir de tout, même le quotidien de leurs enfants déjà vieux...

On voit même un ministre tenir le discours que tient aujourd'hui Brice Hortefeux ou celui que tenait Georges W Bush.

C'est tellement anticipateur (24 ans d'avance !) que je me demande si, d'hommage à Orwell en hommage à Orange Mécanique en hommage à Metropolis, nous ne faisons pas exprès de donner au monde la forme de ces oeuvres d'anticipation, parce que la peur est un sentiment délicieux qui évite de se poser le problème des plaisirs simples (ou sains) ?

Et le type de violence que créent les cultures anglosaxonnes n'est il pas en cause ?

Je vais en parler à Lulu (elle est en train de sadiser un papillon, bien qu'elle n'ait aucune origine anglosaxonne. Il n'y a pas d'espoir sur la terre).

* ça me rappelle le système ISO 9001 version 2000 de la Corsica Ferries : une nuit, je vais aux toilettes à 1 heure du mat. Sur la porte, un formulaire ISO garantit aux usagers qu'elles ont été nettoyées à : 2 heures !

jeudi 17 septembre 2009

Un argument hétéro de choc pour le mariage gay


C'est ce bel hétéro de feuilletons américains (sportif, semble-t-il) qui a trouvé l'argument pro-mariage gay le plus dingue (et curieusement cliché homophobe en même temps) que j'aie jamais entendu : "quand une femme se marie, il y a de grandes chances pour que ce soit un gay qui lui ait fait sa robe. Et lui il ne peut pas se marier, lui, vous trouvez ça normal ?" Bon, je vais me recycler en styliste de mariage... ceci dit, je ne me marierai ni en costume (ça va pas !!!!), encore moins en robe dessinée par un hétéro qui peut se marier (mais alors là ça va vraiment pas, hein ?).
De toute façons, il n'y a que Lulu qui veuille se marier avec moi (certainement encore une histoire de Sheba).

mardi 8 septembre 2009

Simone


Eté 79, me voilà impromptu imprévu en stage à Toulon qui n'était pour moi que quelques immeubles atroces à la descente du bateau, un port à éviter, vite aller prendre le petit-déjeuner à Aix.

Premier jour tranquille, je vais voir la merveille dont tout le monde parle : Châteauvallon.

J'attends un théâtre, et voilà une vallée sèche et abrupte, plus corse que continent, plus sérieux que la façon dont je vis en général la Provence, et au bout de quelques chemins, un homme et une femme, il sculpte une pierre levée, et elle, cheveu noir et oeil vraiment vif (même présence que ma mère à 40 ans !) lui parle. Bref on discute, c'est marrant, j'ai l'impression de les avoir toujours connus et d'avoir mon âme là autant qu'en Corse.

Je n'aime pas le théâtre, et à cause d'elle je m'y suis quand même intéressé.

C'était Simone Komatis (et Henri), et j'avais l'impression, dès ce moment là, que ce serait pour l'éternité. Elle n'est plus là et j'ai toujours cette sensation.