lundi 29 décembre 2008

Une journée à se prendre pour Alix




Carthage était encore plus grande que les ruines que l'on en a dégagé. Pour une fois, plus envie de descendre de Phénicie que de Rome. On fait cependant de très belles poubelles quand on croule sous un grand nombre de chapiteaux romains dont on ne sait plus quoi faire tellement on en trouve dès qu'on creuse.

Et le café des délices est effectivement un délice, même et surtout en hiver.

mardi 16 décembre 2008

Minimale, transculturelle et éternelle



En fait, je vis dans le livre de Françoise Hardy depuis un mois.
Comment fait elle ?
Son mari est alcoolique et la quitte.
Sa soeur, schizophrène, meurt en la questionnant;
Son père n'assume sa sexualité qu'en mourant dans les suites d'une rencontre avec un giton.
Sa conclusion, en racontant tout ça avec une dignité qui élève celle de chacun, est qu'il est incroyable d'avoir eu autant de chance dans la vie et que l'institutrice de Thomas lui a confié qu'il s'agissait certainement d'un enfant exceptionnel.
Une légèreté majestueuse.
En fait, un des trucs qui me fait le plus marrer depuis un mois est absolument anecdotique.
Elle dit avoir eu du mal à supporter les réactions du public italien, qui adore applaudir au milieu des chansons. En fouillant les archives de la RAI j'ai trouvé des choses hilarantes. Sa réaction en direct à un "brava !" en hommage, c'est indescriptible en fait...
Pour moi c'est une marque d'affection revigorante, pour elle c'était une terrible gêne pendant ses efforts. La chose est classique, pourtant, dans les concerts de jazz de toute la planète.
Mais, mais , mais, en exclusivité Isulanu, voici sa seule apparition sur la Rai où elle supporte à deux reprises les faux applaudissements que Canale 5 a porté au rang d'oeuvre post moderne automatique.
E gia, déjà, est limite chef d'oeuvre en tant qu'artefact transculturel, sa diction italienne est parfaite, et l'univers de la dernière modernité qui aie valu le coup est totalement présent.
Voir le générique de Dim Dam Dom.
Voir "Qui êtes vous Polly Maggoo". L'unique diamant ésotérique du cinéma du XXème siècle.
Cette version de E già dans Studio Uno et historique.
Et ne manquez pas son absence de réaction face aux tonnerres d'applaudissements intempestifs, c'est la seule fois où elle a su ne pas y réagir !

lundi 15 décembre 2008

Par les fenêtres (américaines)



Que faire quand nos banquiers se font piquer leur fric ?

jeudi 4 décembre 2008

Hiver




Et il faut attendre 2009 pour aller en Corse...

lundi 1 décembre 2008

Déco de Noël avec vague à l'âme

Et bref on est le premier décembre, et c'est le jour pour inaugurer les décos de Noël qui rendent l'hiver doré.
Bref, en sortant d'un enterrement de plus, surtout d'un enfant, c'est totalement étrange, merci la ritualisation qui raccroche aux jolies choses.
Mais quand même, cette année j'ai le plus beau des calendriers de l'avent avec une bougie à brûler chaque jour.

Enfin la vraie vérité sur "La maison où j'ai grandi"



Mais que serait la recherche sur la chanson populaire sans moi ?
J'ai découvert au terme d'une longue enquête toute la vérité sur une des très grandes chansons françaises, "La Maison où j'ai grandi".
Une fois de plus, l'original vient d'Italie : c'est en fait "Il ragazzo della via Gluck", qui a été créée par Adriano Celentano.
J'adore Celentano.
D'abord il est à la fois incroyablement laid et incroyablement sexy.
Et récemment il a mis en difficulté Berlusconi sur plusieurs lois, en faisant des campagnes média au détour des interviews sur d'autres sujets futiles, il a même quitté un plateau parce que Berlusconi arrivait.
Ce que je trouve le plus intéressant est l'encore plus incroyable mélange culturel qui apparaît dans les interprétations tant de Françoise Hardy que d'Adriano Celentano.
Celentano se lance dans un jeu de guitare et des vocalises psalmodiées tout à fait méditerranéennes sinon arabisantes, et Françoise Hardy les a reprises en faisant un truc absolument français : refroidir les traits culturels méditerranéens (seuls les français et les québécois savent le faire... à leur corps défendant).
Enfin, ça vaut le coup d'aller jusqu'au bout de l'extrait de la télé italienne où elle passe de l'italien en français - ça a des raisons personnelles pour me saisir - mais en plus c'est un témoignage sur les moeurs : quand elle passe en français, l'i:lage change totalement et le caméraman montre ses genoux dénudés, un scandale total à l'époque en Italie (et relatif en France). Pourquoi le caméraman peut il se lâcher ainsi à deux pas du Vatican ? Parce que c'est une étrangère, et une française, en plus.
Ceci dit, essayez aujourd'hui d'entrer dans un monument italien en débardeur (fut il de Calvin Klein, mon Claudito), vous m'en direz des nouvelles, même l'été par 40 degrés.
En cadeau pour tous ceux que cela passionne, une autre rareté : une version acoustique de "Il ragazzo della via Gluck" par Celentano lui même en direct, ce mec est formidable. Il l'était et se paie le luxe de l'être toujours (la calvitie et les rides lui vont encore mieux !).

Six mois et quatre rituels d'adieu

Un vieil homme, une vieille femme, un enfant qui n'est pas né, chrétien, juive, musulman qui n'a pas eu le temps de le savoir, en six mois se sont succédés lors de jours et de nuits froides quatre rituels d'adieu, les différences dans la poésie, les différences dans l'ordre des cheminements des hommes et des femmes dans le deuil, et différences des formes de partage et d'effroi;
... les yeux humides et les gorges serrées, les bras autour des épaules, les silences et les regards sont identiques.

jeudi 27 novembre 2008

Ecartez les enfants, voici un chef d'oeuvre de bon goût et de légèreté

Gus and Waldo sont deux pingouins. Ils ont leur site et leur profil facebook, et il y a même maintenant le dessin animé que voilà, un chef d'oeuvre de bon goût, et une façon originale de se débarrasser des araignées. Ils sont incroyablement comme tout le monde, et c'est une des choses qui me fait le plus marrer.
Il y a aussi des livres : "Le livre d'amour de Gus and Waldo", "Le livre du sexe de Gus and Waldo". Ils ont été traduits en italien, et en français ... rien du tout.
Ceci dit, c'est vrai qu'il n'y a pas grand chose à traduire.

jeudi 13 novembre 2008

Internet ne remplace pas un bon cerveau

Je me suis trompé ! Le concert de ci dessous, il peut ne pas être virtuel, c'est ce samedi et pas le précédent !

mardi 11 novembre 2008

Concert virtuel

Le plaisir des spectacles, c'est très souvent avant tout quand on achète le billet et qu'on imagine ce qu'on va voir.
Maintenant il y a mieux.
Le système de Google pour avertir ses amis de ce qu'il y a de bien à voir est une merveille de virtualité et de plaisir partagé, sans pour autant obliger à sortir de chez soi.
Prenons un exemple au hasard : moi.
Une personnalité sensible, cultivée et sociable programme mon mail pour que je reçoive les alertes d'un spectacle tout à fait intéressant et original, un peu culture populaire, un peu recherche contemporaine, au très joli petit Théâtre Denis à Hyères.
Tout content, je prends mon agenda et j'écris en gros "Théâtre Denis" le jour dit.
J'en parle à tout le monde, je me documente.
Et puis le temps passe.
La date approche.
Trois jours avant, je n'ai toujours pas réservé : deux soirées prises par ci par là, une charette ou deux au boulot, un dîner ou deux chez des amis, je suis en retard de sommeil. Au lieu de réserver, je baille en regardant la végétation depuis la fenêtre de la cuisine, en regardant la mer depuis la baie.
Et le matin même, j'étire mes vieux muscles sur ma toute petite terrasse, et là, vavavoum, le repos m'envahit, et, et, et, apparaît le plus facile des projets : une bonne soirée à la maison, sans effort, un bon film sur ma clé usb spéciale raretés traine depuis deux semaines, et... on reste à bailler sur les canapés avec délectation en prévoyant pour le lendemain au moins une bonne heure de marche, c'est du courage, ça non ?
Le lendemain, je me dis que je suis peut-être un peu blasé et endormi, mais aussi que : j'ai eu gratuitement tout le plaisir sans aucun effort. Et évité le risque de la déception !
Si ça continue je vais être pour la décroissance, avec moins on profitera encore plus de ce qu'on n'a pas !
Parce que finalement, l'enjeu, ces dernières années, c'était d'acquérir des technos pour faire plusieurs choses à la fois (téléphoner en traversant la rue pour acheter un journal, lancer des statistiques en faisant un café en téléphonant entre deux messages msn, etc, réserver un voyage en rédigeant un texte commenté par téléphone en se grattant le dos...).
Maintenant on peut ne pas faire plusieurs choses à la fois !
Après l'attitude postavantguarde, voici le rétroprogrès, on va mieux dormir et philosopher ! Et si ça se trouve, on sera peut être un peu moins tracés et fichés !

samedi 1 novembre 2008

Un fanta ou un café ?

Depuis huit ans, le seul coiffeur autorisé à me couper les cheveux, c'est Christian, à Vico, nouvelles du continent contre nouvelles locales, échanges de livres et souvenirs déjantés.
Horreur, je ne retourne pas à Vico avant janvier au minimum, que faire ?
En passant la main dans ma tignasse grise informe, je prends la décision et je vais direct à côté des Halles fermées, en face de la librairie catho : "Sidi bou Saïd, visagiste, barbier, coiffeur", tout propre et tout peint aux couleurs de Bouygues telecom, les coiffeurs portant un tee shirt aux couleurs de Neuf telecom fait maison.
Je suis le seul européen.
Moyenne d'âge : 25 ans.
Franche et sympathique hilarité générale à mon entrée : mais non, mais non, y a pas trop d'attente, un café, un fanta ? Vous vous ennuierez pas en attendant, il y a la télé (un match africain commenté en arabe sur une chaîne américaine, re-hilarité générale). Un café avec deux sucres : nous voilà un point commun.
J'évite les plaisanteries du type "la dernière fois à Essaouira, y avait plus d'européens", etc...
Au bout de trente "bonjour mon frère" et soixante tapes amicales sur l'épaule des entrants et sortants (pas une fille, bien sûr), un des trois coiffeurs, dix-huit maximum et tout gêné me demande ce qu'il doit faire : "comme toi, mais sans les lignes, j'ai pas vingt ans, hein !", re hilarité générale.
Et voici trente minutes de virtuosité : tondeuse, ciseaux, rasoir comme aucun Jean Louis David ne fait.
Nickel (comme à Essaouira et comme à Casa). On lave les cheveux... après. 10 euros, merci, merci.
Je reviendrai ! Gentille fraternité, coupe parfaite, pas de journaux débiles (seulement Var Matin et ses suppléments gratuits, principale information du jour : les taxis collectifs de ... la RMTT à Toulon sont vraiment bien et relient Sainte Musse au cinéma pour 4,10 €).
C'est vraiment bien, un jeune artisan entrepreneur français post-colonial !

jeudi 30 octobre 2008

Une dernière fois, boire des coups et discuter à côté de Victor

Voilà, Victor ne rigolera plus, ne souffrira plus (en silence) et a particulièrement bien rempli sa vie.
Et samedi soir, il avait arraché ses cathéters parce qu'il était urgent d'aller boire une bière.
Et nous on a bu des coups dans la nuit à côté de son cercueil, tout le monde n'a pas supporté cette idée et je ne le réalise vraiment qu'aujourd'hui.
En fait, cette idée n'était pas philosophique, c'est juste qu'à force d'être plusieurs à venir de certains villages de certaines montagnes de certaines îles, on a des réflexes : veiller les morts et se tenir compagnie, faire bien attention à en donner tout ce qu'on peut de trop à la famille, veiller ... à l'occuper tout le temps et lui donner des preuves de tout, encore, encore, encore. Comme on était pas en Corse, on n'avait pas autour de nous quinze familles organisées pour passer toutes les cinq minutes jusqu'au petit matin, mais c'était presque comme ça, autant que c'était possible ici en tous cas.
En fait, on a bu (un) coup, parlé parlé parlé et on est restés avec lui juste pour nous.
Et c'était certainement pour ça qu'il a été celui qu'il fallait.

lundi 27 octobre 2008

Le monde est petit et le ciel est grand


D'ailleurs, les canapés mexicains (dessinés par des italiens, on ne voit pas d'ailleurs qui d'autre) bénéficient d'une aide pour y monter. Ca prend quelques efforts, tout à fait terrestres, et quand le Claudito change d'océan, le ciel et la terre font autant d'efforts que lui pour qu'il soit joliment assis devant une représentation réelle de l'infini. Normal, pour un penthouse dans une ville qui s'appelle "je vois une montagne". Au fait, en dehors d'Elli Medeiros, il y a Lautréamont, aussi, qui est né à Montevideo (et Laforgue, encore), et le niçois Garibaldi s'est plus battu en Uruguay qu'il ne l'a fait pour obtenir l'unité italienne (et il l'a obtenue, pour mourir en regardant la Corse de sa fenêtre).
Claudito, tu ne sais pas habiter dans des endroits neutres.

dimanche 26 octobre 2008

Admiration



Et en plus il est courageux, parle français et croit aux sentiments, j'hallucine.

samedi 25 octobre 2008

Out and quiet, c'est un progrès par rapport à Out and proud




Décidément Matthew Mitcham est un bonheur personnifié (son attitude est très cohérente, d'ailleurs, avec ce qui resort de "Nés en 1968", voir ci dessous). Il a fait remarquer qu'il ne devait pas être le seul gay à Pékin, et du coup, rien que dans l'équipe olympique australienne, deux autres ont confirmé...
A quoi ça sert, de se montrer comme ça ? Pas à provoquer, mais à passer de "out and proud" à "out and quiet" : c'est fatiguant, la fierté, et elle ne sert qu'à gagner la tranquillité, ce que prouve la photo de vacances post-olympique ci contre, et à être détendu, ce que prouve la première photo de médaille d'or au second degré ci contre également !
Et puis être Out and Quiet au lieu d'Out and Proud, c'est bon pour libérer les émotions, je ne me lasse pas de le voir rire et pleurer sans angoisse excessive. Et surtout, ne pas avoir honte de ses émotions, ne plus les réfréner comme les générations précédentes coincées par les clichés d'indentité sexuelle.



vendredi 24 octobre 2008

Le droit d'aimer qui on veut et le droit de ne pas être d'accord


C'est ce qui resterait de Mai 68, si on en croit le très très joli film "Nés en 1968". C'est certainement vrai, mais pour combien de temps ?
Mauvaises critiques à sa sortie en salles dans sa version courte.
Il y aurait eu des longueurs selon les critiques.
Je viens d'en voir sur mon beau grand écran les deux parties tv d'un coup.
Je n'ai pas vu une seule longueur.
Mais c'est certainement parce qu'il recoupe curieusement absolument toute ma vie et toutes les choses auxquelles j'ai cru et crois de plus en plus.
Avoir un père social-démocrate qui vous a eu sur le tard et peut vous raconter l'extrême droite contre le Front Populaire avec anecdotes vécues, et un frère de la génération de soixante huit qui cache son bulletin mao dans son bureau pliable, ça donne de la vision historique aux garçons des années 80.
Et puis ça commence par une des rares narrations justes de la vie des communautés agricoles des années 70 que j'ai eu la chance d'approcher étant donné mon âge, en Ardèche bien sûr.
M'envoyer là passer quelques semaines à douze ans me semble aujourd'hui avoir participé d'une démarche légèrement perverse de mes parents pour suivre la vie de mon frère, je leur en veux encore un peu bien que ce soit une démarche familiale d'enfants d'orphelin corse finalement assez salvatrice dans une relative hystérie.
Mais j'ai adoré échapper un peu au lycée et vendre des fromages sur le marché d'Aubenas en y allant à dos d'âne, ça a contribué à me pousser à rechercher en permanence la vérité crue.
Ca m'avait confirmé deux choses : que j'aime vraiment, vraiment, vraiment profondément la moyenne montagne, et que les libertaires sont eux aussi généralement homophobes (même si j'ai dormi dans le grenier avec la plus belle fille de la communauté - une vieille à mes yeux de l'époque. Le lit étant creux, on s'endormait accrochés aux bords, et on se réveillait l'un sur l'autre sans problème et en toute candeur).
Du coup, retour à Paris et amour de l'urbanité : la liberté n'est jamais là où se bat pour elle.
Je crois que si mon frère ne m'avait pas fait lire à cette époque "Le petit livre rouge de l'écolier et du lycéen", je n'aurais pas apppris à trouver autant de plaisir à vivre.
J'étais alors comme la plupart des petits pédés complètement englué dans une angoisse profonde en constatant que je n'étais pas tout à fait adapté à la société à laquelle on me préparait.
Et j'ai retenu de ce livre qui n'était pas mao mais bien éducatif deux choses : se concentrer sur ce qu'on aime et ne jamais avoir honte de son désir.
J'ai abandonné les sciences et couru dans la littérature, les langues, l'histoire et la géographie, mes résultats ont décollé, j'ai explosé ma libido, et j'ai été un peu moins souvent malade.
Et puis, surtout, cherché la vérité des sentiments. Ca me rend encore heureux aujourd'hui.
La seconde partie est aussi juste : la libération sexuelle, le sida, les trithérapies, le retour de la visibilité de l'extrême droite... Avec une simplicité que les autres films sur ces sujets, pourtant nombreux, n'ont jamais eu.
Je n'avais notamment jamais vu au cinéma, ni vu noté nulle part pour la mémoire, le désespoir qui est apparu avec les trithérapies parce tant étaient morts quelques mois avant leur arrivée. Et la culpabilité de vivre des séronégatifs : elle a été mille fois écrite, jamais montrée.
Le film se termine sur une phrase de Sarkozy révoltante et qui comporte sa part de vérité : il assimile l'existence de patrons voyoux profiteurs à l'héritage soixante-huitard. Si ce n'est pas un amalgame pervers, ça... quand on est l'auteur du paquet fiscal, des 170 %, et qu'on ressemble fortement à un patron voyou dans les médias ! Et pourtant le film a été tourné avant les derniers écroulements boursiers !
D'ailleurs, sur la fin, l'un des personnages se lance dans le microcrédit, et en vante la qualité révolutionnaire. Réponse à son utopie : "c'est le système financier international qu'il faudrait écrouler !"
Prémonitoire, non ? Sauf qu'il s'écroule toujours lui même et pompe tout le monde pour repartir.
Si on n'avait pas fait tant de prêts avec formules mathématiques imparables, on n'en serait pas là... le fait que les emprunteurs n'avaiEent pas de salaires avait il été prévu ?
Allez, j'arrête, je pourrais y passer la nuit.
Allez, Matthew (voir mon champion olympique ci dessous), continue, tu es dans le vrai et moi ça me donne l'envie de continuer à vivre pour voir des gens comme lui oser vivre.

mercredi 22 octobre 2008

Double calin après médaille d'or



On a morflé (moins que les précédents) mais ça valait le coup de leur préparer la voie d'une vie tranquille : encore un beau gosse d'aujourd'hui qui respire le courage et la sensibilité.
Je sais, c'est le deuxième en dix jours. Non, je n'ai pas réservé de billet pour aller chanter sous sa fenêtre à Sidney comme je l'aurais fait il y a encore peu : je ne brise pas les couples, moi, enfin, je suis trop vieux et j'ai déjà ce qu'il me faut. Voilà voilà.
Donc Matthew Mitcham, un australien de Brisbane qui vit à Sidney, a fait le plus beau plongeon de tous les jeux olympiques de toute l'histoire, et battu les chinois dans leur spécialité, d'où médaille d'or.
Mais en dehors que du fait que c'est un beau gosse de 23 ans sensible, ce qui me touche vraiment, c'est :
- qu'il s'est mis à pleurer tout de suite après son plongeon
- que deux ans avant il a fait une dépression et abandonné la natation
- qu'après avoir pris sa médaille d'or, il est allé glisser sa tête dans l'épaule de son copain (qui est encore plus grand que lui), ce qui n'a intéressé aucune télé du monde (ça c'est un progrès révolutionnaire)
- et que comme sa maman n'est pas riche, c'est le Centre Gay de Sidney qui a fait une collecte pour lui payer le voyage, il lui a fait un calin aussi (mais après Lachlan, le grand brun)
- et que comme son copain n'est pas riche et l'a supporté pendant deux ans de dépression, c'est la fondation Johnson qui a payé son voyage (comme aux autres conjoints de champions australiens)
- qu'il a repleuré à la conférence de presse
- qu'il a rerepleuré dans les bras de son copain après la conférence de presse, ce qui a fait repleurer sa maman puis son copain qui était resté solide jusque là (avec ce qu'il a dit endurer en deux ans)
- qu'il a dit que son seul regret avec les jeux olympiques c'était de ne pas avoir pu faire de shopping dans Pékin, et qu'en plus c'était du second degré pour fair rire les journalistes
- que ce qui lui a le plus plu, c'est que tout le monde vienne l'embrasser après le plongeon, là, c'était pas du second degré
- et que du coup il est allé avec Lachlan deux semaines en vacances en France... et en Toscane. Bon goût.
- en plus, il parle français, ce qui est un signe chez un australien.
Enfin, il a un peu de sous d'avance, parce qu'il fait maintenant les pubs d'Aussie Bum (Claudito, achète encore des slips roses et des maillots de bain qui lâchent au lavage, ça lui fait des revenus).
Bon, mais le plus important dans tout ça : c'est pas mignon, un champion olympique historique qui pleure ?
Ce qui m'étonne le plus, c'est que c'est exactement le scénario d'un petit film français d'il y a cinq ans, où le fils d'un syndicaliste faisait son coming out, puis une dépression, reprenait l'entraînement et devenait champion de natation puis tombait dans les bras du champion intello d'à côté.

dimanche 12 octobre 2008

Ravioli et haute civilisation baroque post-moderne identitaire



Voilà : comme tous les huit mois, j'ai passé une partie non négligeable du week end à faire des raviolis.
On porte dans le sang des siècles d'histoire, c'est comme ça.
Disons d'abord : une bonne heure et demi de conception et première étape de fabrication de la pâte. Souple, mais pas trop, pas trop collant mais bien frais, rechercher la couleur parfaite, tirer sur le jaune mais juste pour donner la sensation d'un velouté farineux d'une carnation quasi dermatique. La bonne dose de jaune d'oeuf, la bonne huile, la bonne farine,
Une bonne demi heure pour les conditions de repos et de préséchage.
Le bon saupoudrage de farine (avec le tamis adapté, je conseille les turinois).
Souple, ferme avec un rien de gélatineux solide : c'est impossible à décrire, mais les spécialistes comprendront.
Ensuite, bien deux heures pour les farces.
C'est là qu'on sent si on aime sa civilisation d'origine ou pas.
Si j'avais un grand père suédois, hop du fromage chaud et une couche de salami immonde, un coup de sureau et c'est fait pour la cuisine identitaire.
Ouf, enfin une chose à laquelle j'ai échappé.
Bref, au moment de la conception des farces, se développe le patrimoine historique personnel. Autant dire, j'aime le mien.
Ce week end, j'ai opté pour une aventure double :
- des raviolis fusion nouvelle cuisine,
- des raviolis haute tradition.
On rentre là dans un phénomène complexe qui peut en un instant ravager l'ensemble de la cuisine.
Il y a le coin des herbes : persil frais, sauge, myrte en ce qui me concerne, au minimum. Ail pour le tout. Intense réflexion sur les dosages et test.
Ensuite, on passe aux choses consistantes.
Quoiqu'il arrive, il faut du pain trempé et essoré (l'essorage est fondamental pour les consistances finales).
Donc, on se résume : le coin de la pâte est couvert de farine, de torchons divers et de boules à des états divers selon les besoins finaux. Le coin des herbes n'est pas mal non plus.
Voici maintenant la partie hachages, moulinages, dosages et pétrissages : mélange de viandes, jambons et lards avec tout le reste.
La partie "fusion" a nécesité ce week end un atelier supplémentaire : saumon fumé, crème fraîches, recherche d'une consistance qui se tienne tout en gardant le fluide du frais.
Une bonne heure et demi pour la farce.
Une partie reste fraîche, l'autre doit être précuite, d'où diverses cuissons, poêlage pour les viandes, bains marie pour 10 grammes de certains autres éléments.
Et s'ensuite le mélange du cuit et du cru.
Enfin, dans une dernière partie de l'espace de travail, la presse à pâte et les formes.
Compter une bonne demi heure d'équilibrisme : une main sur la manivelle, une autre pour nourrir la machine, la troisième pour recevoir et allonger les abaisses (le geste est fondamental, le bon étirage est lui aussi une condition sine qua non de la réussite finale).
Dernières étapes : moulage. Un coup ça colle, un coup ça se détache trop. Poser les abaisses sur les formes, elles doivent être absolument régulières, sinon il y a des trous et tout s'écroule.
Puis tassage, et découpage. Très dangeureux et aléatoire.
Fondamental également.
Vous remarquerez qu'environ déjà cinq heures sont passées.
Mais apparaît le premier plaisir d'apparition de l'oeuvre.
Les raviolis sont la persistance éternelle de l'esprit baroque latin dans la cuisine.
Tout y est complexe, parfait, charnel, et surtout, tout repose sur l'idée de moulure décorative.
Et on sent le risque jusqu'à la fin.
La moindre erreur et à la première minute de cuisson tout part en vrille en bouillie sale au fond de la casserole bouillante, et rien n'est rattrapable, tout est à jeter.
Ce week-end, j'ai réussi mes deux types de raviolis : au bout d'une minute et demi penché dans les fumées et vapeurs, ils sont remontés des entrailles de l'enfer avec la consistance la plus parfaite sous le couteau, les goûts frais et cuits parfaitement équilibrés.
Par contre je suis toujours aussi nul en ce qui concerne les moulures.
C'est que je ne dois pas être aussi baroque qu'on le dit.

samedi 11 octobre 2008

Nicolas O, pure AOC Ollioules


La reprise de "Cherchez le garçon" de la playlist (si elle marche aujourd'hui), c'est déjà au moins la cinquième (si je les connais toutes).
Quand je pense que la version originale par Daniel Darc dans Taxi Girl ne s'était absolument pas vendue...
Mais là n'est pas le sujet. Je préfère donc nettement celle-ci, de Nicolas O, qui respecte absolument l'esprit techno du départ.
En ces temps virtuellement désespérés, voici une raison d'espérer : Nicolas O (alias Nicolas Vitiello, quand il prend le nom de sa mère, ou Crapanzano quand il garde celui de son père), est une belle plante, certes, mais en plus c'est un chanteur à minettes qui tourne au comédien intello actuellement avec une prédilection pour le théâtre identitaire branché (avec le soutien d'un certain Jean-Claude Camus, tiens tiens).
Et il est né... en février 1982 à Ollioules. Il n'était donc même pas né quand Daniel Darc a créé "Cherchez le garçon" !
Ah, encore du pur AOC... mais, narcissisme excessif à peine mis à part, le petit modèle latino, c'est quand même bien... Sensible, volontaire, sexy, intelligent et original.
En plus Nicolas Vitiello a réalisé des petits clips pour soutenir les disques de Michal, et celui-ci montre combien les petits modèles latinos ont le sens de la famille, et leur famille le sens du fun et du soutien quoiqu'il arrive, même avec les copains polonais (aio !).

Enfin, je passerai sur le fait que le beaux gosses d'aujourd'hui sont sensibles et courageux, et ont oublié d'être idiots ou vaniteux (je passerai également sur le fait qu'il assume joyeusement d'avoir été "le petit crapi" au collège George Sand du Pont du Las).

Max Weber écrivait en 1905

Après l'échec d'un appel au « sens du profit » par le moyen de hauts salaires, il ne restait plus qu'a recourir au procédé inverse : par un abaissement du salaire contraindre l'ouvrier à un travail accru afin de conserver le même gain.
Pour l'observateur superficiel, bas salaires et hauts profits semblent être en corrélation, tout ce qui est déboursé comme salaire paraissant correspondre à une réduction du profit.
Sans désemparer, le capitalisme a suivi cette voie depuis le début.
Des siècles durant, ce fut un article de foi que les bas salaires sont productifs, en ce sens qu'ils augmentent le produit du travail.
Selon un Pieter de la Court - dont l'esprit est sur ce point, tout à fait semblable à celui du vieux calvinisme - le peuple ne travaille-t-il pas que parce qu'il est pauvre, et aussi longtemps qu'il le reste ?


C'est vraiment le bon moment pour lire Max Weber, "L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme" (1904-1905)

jeudi 2 octobre 2008

1984, 2001 : mais qu'en pensent les gens qui ont eu 18 ans après ?


Pour ma génération (et celles d'avant), la représentation du futur était une obligation utopiste.
Metropolis, pour mon père (et moi à la première restauration du film), 1984 d'Orwell, 2001 Odyssée de l'espace...
Mais comment ceux pour qui ces dates appartiennent au passé vivent ces représentations passées du futur d'hier ?

dimanche 28 septembre 2008

Une image d'automne


D'un endroit que j'aime.

La morale, le capitalisme, la chimie et le plaisir : un conte du capitalisme contemporain

Savez vous pourquoi Gérard Le Fur a été viré de la présidence du Groupe Sanofi Aventis ?
C'est très éclairant.
C'est une fable capitaliste, en cette époque d'aversion pour l'ultralibéralisme créatif et individualiste.
Gérard Le Fur est un chercheur, et il est très rare de voir un chercheur à un tel poste.
Qu'a-t-il fait pour être viré ?
Il a proposé de fabriquer un médicament qui soigne contre tout : un inhibiteur des récepteurs du plaisir.
!!!!!!!!!!!!!
Parfait pour empêcher les fumeurs de fumer, notamment mais pas seulement.
Un instant le médicament en question a été imaginé comme pouvant créer un engouement très riche en profits.
Les actionnaires ont rêvé, compté l'argent à l'avance.
Il y a donc eu un moment où on a cru que bloquer le plaisir était salvateur et enrichissant.
Mais Orwell n'avait pas tant raison que ça, et c'est même opur ne pas avoir raison qu'il a écrit "1984". C'est l'autorité américaine d'autorisation de mise sur le marché qui a bloqué la vente de ce "médicament".
Leurs labos ont découverts, oh surprise, que le médicament qui bloque les récepteurs du plaisir était lié à de curieuses envies suicidaires chez ceux qui le prenaient.
Pas de mise sur le marché, pas de profit : les perspectives de rentabilité de Sanofi Aventis se sont brutalement assombries.
Le chercheur a été viré et remplacé par un spécialiste des marchés américains.
Mais est ce que quelqu'un s'est posé à temps la question de savoir cer qui vous pousse à vivre et vous lever le matin ?
Il y a quelque chose de final, fatal et terminal dans cette histoire qui se termine curieusement bien.
Il est temps, comme disait Simon Renucci, de changer d'époque !

Contre la dictature du prolétariat (actionnaire)

En fait, le vrai problème dans l'atmosphère actuelle d'écroulement de châteaux de cartes financiers est tout simple.
Le capitalisme est devenu une dictature du prolétariat.
Les communistes ont mis cinquante ans à s'apercevoir que leur révolution avait tourné mal au moment où tous les acquis (vers 1925) ont été pervertis par les assemblées de soviets.
Les libéraux s'apercevront-ils que leur révolution est pervertie par leur équivalent : les assemblées d'actionnaires, que l'entreprise n'intéresse absolument pas ?
Ca va pas s'arranger pour moi, déjà que mes amis de la vraie gauche me considèrent comme un social-traitre...

samedi 27 septembre 2008

Crise mondiale : une solution simple et de gauche, prendre 10% des profits pour payer le travail des pauvres

Crise mondiale, nous dit-on. Hmmmm que c'est bon, un bon coup d'adrénaline globale... les occidentaux adorent ça, et tous les religieux de la terre ont toujours eu besoin de sentir l'imminence de l'apocalypse et vivre dans la peur d'une force invisible, c'est reposant.

Ca sent l'aventure, le goût du risque, on se croirait revenu à l'époque bénie de la découverte de terres à coloniser... Oui, oui, j'ai bien dit bénie !
Qu'est ce qui est en crise ?
Moi en tous cas, ça va, ma plage est toujours à la même place, P. m'attendrit plus que jamais, j'ai fini "La stratégie du choc" en ralentissant autant que possible dans les dernières pages et de nouveaux écrits de Bourdieu sur l'Algérie sont à lire, j'ai une nouvelle méthode de cuisson du fenouil, c'est délicieux, quel progrès; les vaches et les cochons de Balogna pèsent toujours le même poids, vivement l'apéro à salsiccia et le barbecue.
Donc les banques américaines sont, elles, en crise, et comme elles ont tendance à brûler tout ce qui les entoure sans le regénérer depuis dix ans, le reste est aussi (modérément) en crise.
Mais d'où vient cette crise, déjà ?
Elles ont fait des crédits inconsidérés à des personnes dont les revenus baissent, baissent, baissent, dont on augmente les impôts plus leurs revenus baissent.
Or il n'y a jamais eu autant d'argent en circulation, qui va partout, sauf en salaires.
Bref, en augmentant un tout petit peu les salaires des pauvres(pas trop quand même, hein, M. Friedman, j'espère que vous avez évité l'enfer et payez vos erreurs au purgatoire, comme dirait mon curé ?).
C'est beaucoup moins couteux que d'augmenter les salaires des "riches"ou par exemple de les exempter d'impôts, et on a toutes les chances de retrouver le sourire et une nouvelle pompe à fric vivante.
Mais pourquoi donc personne n'y pense ?
Ah la la, le monde n'est pas sérieux !
Si Obama veut m'appeler, donnez lui mon portable, je trouverai une soirée libre. Je sais, Lula le fait déjà et on serait certainement d'accord sur le principal, mais j'ai mes raisons personnelles pour préférer Obama que je ne développerai pas ici par pur manque de temps. Bon, s'il n'est pas libre, on peut reparler de Lula, mais faut vérifier les agendas avant.

mercredi 24 septembre 2008

Le progrès


Ceci est un billet de train en parfait état, hélas déjà composté, on ne peut donc plus l'utiliser.
Dommage, c'était une jolie ligne : "un billet pour Toulon-Abattoirs, s'il vous plaît", a dû dire au retour celui ou celle qui l'a composté dans une gare des Chemins de Fer du Sud de la France. Et puis c'était pratique : Toulon-Saint Tropez en à peine trois heures en 1948 !

samedi 20 septembre 2008

Encore plus historique : j'ai mal au nez

Si, si, un blog sert aussi à s'exprimer sur ce qui est vraiment important et historique.
AAAAAhhhhh, la difficulté des demi-saisons incertaines : avec l'âge, je ne supporte plus les entre deux, et franchement je ne sais plus si je dois dormir avec la couette de demi-saison ou la couverture de quart-de-saison.
Résultat, une fois de plus j'ai les sinus en feu.
J'ai déjà déposé plainte auprès de ma mère (qui ne va pas trop mal pour son âge) pour essayer de faire jouer la garantie centenniale contre les malfaçons : elle regrette, mais elle n'a pas de moyens pour rattraper mon système respiratoire, ma colonne vertébrale, et quelques légères névroses familiales (il paraît que ce sont de petites erreurs de chantier tout à fait classiques). Enfin, comme on dit, les mères ne sont pas responsables, elles ne sont qu'à l'origine !

Ras le bol des polémiques, vive le Pont de Calatrava, le 4ème sur le Grand Canal de Venise !


Historique : il y a un quatrième pont sur le Grand Canal (entre la gare et Piazzale Roma).
Et bien qu'il y ait eu concours, exposition des projets, votes des citoyens, maintenant qu'il est fini, bien sûr, il y a une association pour demander sa destruction.
Oui, c'est un pont de Calatrava, post moderne, bionique, élégant, futuriste (et pratique : il évitera 800 mètres d'escaliers divers et de détours aux étudiants qui viennent de Mestre par le train de banlieue prendre leurs cours... d'achitecture dans le grand batiment que l'on voit derrière).
Ras le bol des polémiques et de la démocratite aigue handicapée : pour rester vivant, et à Venise c'est un sujet crucial, il faut bien changer le monde un peu chaque jour, et certainement pas vivre dans un réfrigérateur nostalgique, conservateur et frileux où la civilisation n'attrape que des rhumes morbides.

dimanche 7 septembre 2008

Avant de retrouver Toulon, deux jours seul entre le ciel et l'eau


D'habitude, je n'aime pas la côte orientale, mais il y a des coins cachés près de l'étang de Diane et de ses huîtres qui reconstruisent les cellules.

Fin d'après midi, au B. de Sagone


Même si la Corse n'est jamais simple, la fin de l'après midi, au B. de Sagone (Bowling, mais ce n'est pas un Bowling, c'est une patisserie et grand grand bar lounge avec grande terrasse et trois frères tous mieux les uns que les autres), c'est un moment sans équivalent.
Et c'est resté d'un calme total, bien que la Casa Culioli ne soit pas loin (les initiés comprendront !).

samedi 6 septembre 2008

Madrid, Saragosse : un peu de grandeur contemporaine espagnole






Madrid, l'été, sans canicule, c'est la grandeur d'une capitale qui a le sens du détail et du rêve, avec notamment un "palais de cristal" plus beau que celui de Londres mais dont on ne parle jamais, les tortues du jardin tropical de la gare d'Atocha, les magasins gigantesques et branchés qui échappent un peu à la standardisation internationale (ou plutôt ouvrent à la standardisation hispanique, ça change du reste de l'Europe), les musées exceptionnels car il n'y a pas que le Prado ho là là l'originalité de la fondation Thyssen, les immenses cafés ouverts à pas d'heures malgré la désertification estivale, la présence immatérielle de l'amérique du sud...

Les TGV sont piles à l'heure et nettement plus confortables.

L'expo internationale de Saragosse - une grosse ville au milieu d'un étrange désert sec parfois rythmé de zones industrielles et d'agriculture - débute par une oeuvre d'art gratuite : une tour où il faut marcher en rond dans les rondeurs de la façade(en tout 1,6 km) pour atteindre son sommet après avoir vu tous les détails de la reproduction en métal léger du déplacement d'une goutte d'eau, grossie un certain nombre de milliers de fois.

Azemmour, vacances sur les traces de Foucault et Barthes



Azemmour est merveilleusement placée.
Une heure de route de Casa, la Barcelone du Maghreb, et quinze minutes d'El Jadida, le Deauville de l'Atlantique d'Afrique du Nord.
Deux grandes plages immenses la bordent, sa médina est minuscule.
Et j'adore que rien ne soit (encore) fait pour le tourisme, c'est d'ailleurs même le contraire.
Deux ryiads d'hôtes dont un luxueux et discret où l'on se rappelle de Jean Louis Bory et de Christiane Rochefort, l'autre familial mode Château Rose, c'est tout.
Le reste brut de décoffrage : tout au naturel, pour le meilleur et pour le pire.
A un tel point que... Barthes et Foucault y venaient pour profiter du Maroc profond, et certains regrettent leurs discussions.
Un long et grand marché plein d'odeurs d'Orient (je reprends là une plaisanterie douteuse d'un reporter du National Géographic qui disait du mal d'Ajaccio dans les années 30 en précisant de façon un peu malveillante que bien que l'on soit près de Rome certaines odeurs n'avaient rien à envier aux marchés aux poissons de Syrie).
Un grand souk toute la nuit, avec rien pour les touristes.
Des terrasses de café, pas de restaurant pour estomac européen, des brochettes un peu artisanales et pas bonnes pour nous (mon Badre préféré m'a révélé que lorsqu'il va dans sa famille au bled, il commence l'Immodium à Toulon une semaine avant, et m'a fait promettre que j'y penserai la prochaine fois).
D'où, historique, les barbecues de chantier au sommet du plus beau chantier de Ryiad du monde. Nous avons eu l'immense privilège d'inaugurer le riyad le plus blanc d'Azemmour !
Et des vestiges qui seront peut être remis en état un jour : la capitainerie portugaise, le chemin de ronde ruiné où sont d'ailleurs totalement abandonnés des canons portugais également... malgré leur âge et leur sens historique.
A El Jadida, le réservoir d'eau (également portugais), avec son allure de nef gothique, est déjà (bien) géré touristiquement.
Le long du fleuve qui mène à la mer, il y a une très belle promenade. Elle aboutit à l'Océan.




Chez Monsieur Jean-Paul et Madame Nabila





Un chantier, c'est un chantier, et un couple, c'est un couple.

Bref Nabila la casablancaise se retrouve à Azemmour, dans son pays, mais y serait-elle allée si Jean-Paul n'avait pas flashé sur l'endroit ?
Nabila aime les couleurs, les chatoiements, c'est à la fois culturel et personnel.
Jean-Paul le moderne a donc conçu un ryiad tout blanc et noir.
C'est donc elle qui mettra de la couleur dans les beaux volumes qu'il sait concevoir.

En attendant, une dizaine d'artisans de tous âges plus gentils les uns que les autres interviennent, dorment là, disparaissent l'après midi ou travaillent toute la nuit.

Et donnent instinctivement à J-P et N du Monsieur et du Madame, avec une sorte de douceur qui ne fait pas référence à l'idée de management de chantier !


Monsieur Jean Paul a conçu un ryiad moderne, rigoureux, lumineux, vertigineux, qui reprend absolument tous les principes traditionnels d'occupation de l'espace et s'amuse à dialoguer avec les minarets, en jouant de la lumière, de la surexposition et du secret.
Une chose m'amuse et qu'il n'a peut-être pas vue : les sombres et minérales couleurs de pierre des salles de bains sont un retour à un goût profond et personnel de la couleur que nous avons longtemps moqué et qu'il dissimule souvent : il a toujours su inventer toutes les couleurs en version moutarde, et là, les matières marocaines minérales s'y prêtent particulièrement bien : noir moutarde, vert moutarde, rouge moutarde...



Volubilité et virtuosité partagée


Le chantier de Monsieur Jean-Paul et Madame Nabila à Azemmour, c'est une expérience : il y a des sourires, des coups de fils à Monsieur Jean-Paul ("je me suis engueulé avec mon frère"), des jeunes, des vieux, des talentueux un peu tête-en-l'air, et des méthodes que je trouve fraternelles.
Voilà ce que je voudrais : hop, un dessin sur le mur. Et on parle (quelquefois la traduction joue mal, c'est une autre histoire).
Au bout d'un moment, on assiste à la réalisation d'une interprétation.

Just for Madame Nabila



Quand Monsieur Jean-Paul fait une surprise à Madame Nabila, l'ensemble du quartier le sait. Nous, on a profité, mais on est trop timides pour danser sous le regard des jeunes gens de l'association de surfers locale (on est sur l'atlantique musulman, quand même, et l'association entre l'océan et la non-consommation d'alcool, ça fait des beaux jeunes gens).
D'ailleurs, on en avait plein les yeux (les oreilles, par contre, étaient bouchées).


Un autre temps commence


Voici la toute petite église du Plan d'Anel, et, derrière le mur, son minuscule cimetière. J'y suis allé, aux confins du Var, parce que c'est là que C. a choisi de passer l'éternité. Bon choix !
Avec elle (pour moi) commence la mutation de mes lieux d'attache de Toulon, dont elle était un peu la gardienne métaphysique.
Un jour de 87, C. m'y avait accueilli, avec une dose stupéfiante de volonté, d'humour et de culture décalée, et sa soeur A. m'avait un peu terrorisé en me disant "vous allez intéresser notre neveu", elle ne s'est pas trop trompée ce jour là, mais elle aurait quand même aussi pu dire qu'il m'intéresserait, ce qui est le cas depuis 21 ans.
Cet instant, avec un petit chien impayable (le petit point blanc à gauche devant la façade de l'église) et un homme avec un panama qui marche avec énergie et détermination, est celui qui me marque, joyeux, profond à la fois, et qui certainement annonce le ton de tranches de vie à venir.



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samedi 2 août 2008

High summer philosophy

Mon esprit transporté et statufié par la soudaine et estivale remontée du niveau philosophique et poétique du blog "un peu de tout sur tout" (accessible ici à gauche en cliquant sur "il aurait pu être torero" ) a mis trente minutes pour se récupérer.
Mais ça y est, j'ai réussi à trouver de quoi me moquer de l'auteur anonyme funpv tout en restant dans le ton de mon propre blog.
Ma réponse dialoguante et dialectique à l'envolée sociophilo de "un peu de tout sur tout" est, c'était pourtant absolument évident, "tout est dans tout", que l'on peut écouter en cliquant sur l'écran ci dessous une fois (une seule).
Il y a donc dans l'oeuvre de Art Sullivan réponse à tout.
Dans cette oeuvre exclusivement faite de rimes riches, je vous recommande particulièrement "et si tout est pensé, tout est parfois insensé". Fallait le trouver, non ?


Je vais cependant continuer sur un sujet qui ne passionne que moi, et prolonge mes festivités de cinquantenaire heureusement terminées.
Jusqu'à maintenant on ne savait pas comment vieillissaient les (attention, ce n'est pas injurieux, c'est affectueux et protecteur, ça fait trente ans que j'habite à Toulon, ça change l'expression) folles pétasses (mal, autrefois,hélas, en général, pour des raisons neurosociologiques injustes et discriminantes).
Mais Art Sullivan avec son conte de fée belgo-algéro-portugais post moderne (voir en dessous la création d'une filiation musicale dans la banlieue de Porto, avec passage dans toutes les émissions popu du portugal) nous prouve que le monde a quand même quelques progrès humains à afficher !
Follitude rules over the future !

mercredi 30 juillet 2008

Et là, moins récents certes, Jocelyn, Anaïs et Noémie


Moins récents mais toujours nouveaux, il y a aussi Anaïs et Noémie, qui avec leur grand frère Jocelyn sont particulièrement saisissants (vous aussi, n'hésitez pas à payer ma retraite).