jeudi 30 octobre 2008

Une dernière fois, boire des coups et discuter à côté de Victor

Voilà, Victor ne rigolera plus, ne souffrira plus (en silence) et a particulièrement bien rempli sa vie.
Et samedi soir, il avait arraché ses cathéters parce qu'il était urgent d'aller boire une bière.
Et nous on a bu des coups dans la nuit à côté de son cercueil, tout le monde n'a pas supporté cette idée et je ne le réalise vraiment qu'aujourd'hui.
En fait, cette idée n'était pas philosophique, c'est juste qu'à force d'être plusieurs à venir de certains villages de certaines montagnes de certaines îles, on a des réflexes : veiller les morts et se tenir compagnie, faire bien attention à en donner tout ce qu'on peut de trop à la famille, veiller ... à l'occuper tout le temps et lui donner des preuves de tout, encore, encore, encore. Comme on était pas en Corse, on n'avait pas autour de nous quinze familles organisées pour passer toutes les cinq minutes jusqu'au petit matin, mais c'était presque comme ça, autant que c'était possible ici en tous cas.
En fait, on a bu (un) coup, parlé parlé parlé et on est restés avec lui juste pour nous.
Et c'était certainement pour ça qu'il a été celui qu'il fallait.

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