dimanche 28 octobre 2007

Daho encore, vingt-cinq ans après



Quatre ans après "Corps et armes", c'est vingt-cinq ans après "Mythomane" : il y a un nouvel album de Daho le 5 novembre. Dans l'extrait-teaser ci-dessus, on constate qu'il a toujours le même son, que la force mélodique est un peu abandonnée, que le tout est toujours sophistiqué, avec cet inimitable sucre glacé qui fait qu'il est le seul reste de la variété des années 80 dans le paysage. Sans avoir fait autre chose que se perfectionner. Quelle leçon en tirer ? Même âge et vies parallèles, Daho est un de mes repères du temps qui passe. Que puis-je lire dans son évolution ? Des choses encore parallèles et infimes : il est touché par le retour identitaire en restant lui même (son à allusions méditerranéennes et envie d'aller vivre à Séville parce qu'il n'est pas pensable de retourner à Oran, juste en face), un visage un peu gonflé par la fête, la difficulté de changer.
Quand à ce clip, le voilà dans une continuité incroyable : style graphique abstrait en mouvement. Il ne manque, par rapport aux clips des années 80, que l'humour cynique et décalé.

samedi 27 octobre 2007

Des paradoxes de l'époque sarkozienne



Sympa, l'atmosphère, faut bien l'avouer : diversité, jeunesse et mixité ça fait joli dans la communication gouvernementale, sincérité et sensibilité banales : je divorce comme tout le monde, etc, etc... Bref ça tranche avec la déprime franchouillarde chiraquienne, c'est déjà ça.

Mais quand même il y a une foule de paradoxes que le passage de la communication pipolisée à l'action dissipera peut être un jour.

Reprenons de jolis thèmes de campagne ou de discours d'élection :

- "les blessés de la vie seront secourus". Peut-être, mais ça coûte cher et ils le paient eux-mêmes : les malades paient pour les malades à la sécu, et en plus, ils payent pour alzheimer (les bien-portants en sont dispensés). Certes, tout le monde va être de plus en plus malade, d'où le côté démocratique de la chose, mais quand vous n'avez plus de revenus parce que justement vous n'allez pas bien, débrouillez vous, payez votre sécu vous mêmes avec votre baisse de revenus. Les riches et bien-portants se débrouillent entre eux.

- "je veux une France de propriétaires" : le travail est de plus en plus précaire, un salaire moyen ne suffit plus à se loger correctement, il faut déménager tout le temps. Sans compter les ruptures affectives et sociales dans ce cadre, on se demande comment devenir propriétaire du même logement au même endroit quand rien n'est sûr sur trois ans...

- "travailler plus pour gagner plus" : la loi sur les heures supplémentaires est aussi tordue que celle des 35 heures, avec ce plus que personne n'arrive à l'appliquer même quand il le veut. Quand à ceux qui travaillent moins même s'ils voudraient travailler plus, logique, ils gagnent moins. Cerise sur le gateau : ceux qui ne travaillent pas parce qu'ils en ont les moyens gagnent vraiment, vraiment beaucoup beaucoup plus (les 3% les plus riches ont vu leurs revenus augmenter de 46 % : comme jamais depuis l'existence des statistiques sur le sujet). Ca me donne des idées pour financer le chômage, la sécu et le RMI.

- "il va falloir réduire les déficits" : ceux qui peuvent payer des impôts en sont donc dispensés. On va les prendre chez ceux qui ont le plus de mal à les payer...

Je ne suis même pas sûr que tout cela soit politique, d'ailleurs, car on ne voit plus que de l'économisme et de la surmédiatisation (et la médiation est le royaume des effets pervers).

Enfin, un truc qui passe totalement inaperçu : le pays vieillit, l'exercice de la politique doit être un mélange de sagesse et d'initiative : pas un vieux au gouvernement. On est delà du politique, certainement, mais la majorité de la population n'est plus représentée. D'accord, les jeunes prennent la relève des vieux, mais ce n'est pas au gouvernement que c'est le plus utile, c'est au travail... et là, par contre, ça ne marche pas.

Pour conclure : un intéressant phénomène médiatique hier soir : la visite de Sarko chez les grévistes de la SNCF. Sur TF1 : il a l'air chaleureux, responsable et sincère (je n'ai plus d'argent, vous vivez plus longtemps). Sur France 3, plus tard : même moment filmé autrement, même propos mais montage à peine différent : là il a l'air carrément méprisant et odieux (alors comme ça ça ne vous fait rien que le président vous fasse l'honneur de venir voir les grévistes, hein ?). Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu un tel cas d'école de la médiatisation.

vendredi 26 octobre 2007

Un samedi, à midi, au Cigalon



Le village de la Treille est un quartier de Marseille au fond d'Aubagne, perché sous les collines où ont été tracés les sentiers Marcel Pagnol. C'est joli, c'est anti-touristique et la maison de Pagnol est pimpante et habitée par ses héritiers. C'est calme, même le mitage de villas n'entame pas le lieu.
Et il y a le Cigalon, auberge qui reste absolument provençale et naturelle, réellement auberge familiale (construite par le maçon de Pagnol).
25 euros le menu (c'st ça ou rien), un des restos hors du temps et qui reste lui même, et où l'on peut être tranquillement soi-même.

dimanche 21 octobre 2007

J'avais oublié le reportage des vendanges de Balogna



Oui, au bout de cinq ans d'effort, mon domaine viticole qui se résume à deux rangs de la pergola de Balogna a fourni ses trois premières grappes. Vendanges précoces malgré la mauvaise orientation (trop au nord), mais perfection de ces trois grappes (surtout en salade de fruit avec des lamelles de pêches du pêcher du voisin de dessus, car ni lui ni moi ne sommes rancuniers : les balognais comprendront). Voilà des images exclusives.

Henri Jarrié, la liberté de l'esprit et le plaisir partagé au delà des limites du temps et de l'espace


Vendredi, veille de l'anniversaire de Philou j'ai pu voir pour la première fois depuis au moins dix ans un vrai concert. J'ai dit voir : mais oui, voir un concert : cette musique fait partie de celles qu'il faut partager en vrai, avec des hommes en chair et en os qui jouent... et croiser les sens pour toucher l'esprit. Pas seulement entendre : l'enregistrement ne restitue pas tout.
Quelques oeuvres d'Henri Jarrié, quelques oeuvres écrites par d'autres en fraternité avec sa musique, le tout à la Cité de la Musique de Marseille : que des varois intelligents pour remonter le niveau phocéen !
Et j'ai retrouvé ce qui me motivait pour travailler, il y a déjà longtemps, dans le système culturel : la liberté de l'esprit, le jeu avec les codes et les harmonies, la recherche du progrès...
Il est rare de pouvoir "consommer" de la culture contemporaine (au sens, déjà, du siècle dernier, j'espère que celui ci saura être le théâtre d'autant de sens du risque intellectuel ! ) bien rendue, surtout dans le domaine musical. Interprétations parfaites (mais on peut toujours discuter, c'est le plaisir des interprétations, les polémiques ne commencent que quand elles sont d'un bon niveau), atmosphère sympathique (au sens où public et artistes partagent une sympathie), je regrette qu'actuellement le système culturel n'arrive plus à favoriser ce type de moment.
Entendre, dans une qualité plus que satisfaisante, des oeuvres en l'absence de leur auteur, c'est magique : on dépasse les contraintes du temps et de l'espace.
Et, bien que j'ai cotoyés autant que j'ai pu Henri et Nicole Jarrié depuis 1983, j'ai découvert que la musique d'Henri Jarrié est chatoyante, caressante et scintillante. Toutes les musiques que l'on a nommées contemporaines ne sont pas froides ni gratuitement spéculatives !

mardi 9 octobre 2007

Mondialisation : comment régler efficacement un problème


En Chine, l'ancien responsable de l'Agence de réglementation des produits alimentaires et des médicaments a été condamné à mort pour corruption.

Zheng Xiaoyu avait été limogé de son poste en 2005. L'ancien haut responsable avait touché au total près de 620 000 euros de pots- de-vin pour avoir mis en place un système d'autorisation de médicaments très controversé.

Il aura fallu que des chiens et des chats américains périssent après avoir ingurgité des croquettes toxiques produites en Chine pour que la question de la sécurité alimentaire et sanitaire de l'empire du Milieu surgisse au grand jour. Souvent évoqués dans les médias locaux, les dégâts provoqués par les déficiences du système chinois s'étaient jusqu'à présent arrêtés aux frontières.

Le tribunal, qui jugeait M. Zheng dans la capitale chinoise, a ainsi estimé hier que ses agissements avaient « menacé la vie et la santé du peuple, avec des retombées sociales extrêmement néfastes ».

Ben ça donne pas faim, et je crois que je vais encore plus limiter mes achats made in China.

jeudi 4 octobre 2007

Tout malade !


Et voilà, cloué à la maison avec la fièvre et le larynx et les sinus en feu... et la tête toute vide !