jeudi 16 avril 2009

8 heures, col San Bastiano



On est mi-avril, il y a encore de la neige, l'espace est immense et rythmé, le reste est sans commentaire.

Drapeau ? Quel drapeau, au fait ?


Vous noterez dans l'image ci-dessous un problème identitaire européen géré avec humour corse.
Bien que la construction soit interdite à Balogna (risques d'éboulements), l'autorisation a été donnée à C.V. de construire cette jolie petite maison qui termine le paysage parfaitement, 50 mètres au dessous de la mienne.
Il est de coutume, à la mise hors d'eau, de faire flotter un drapeau corse sur les chantiers. Il est accroché à la fenêtre de l'étage le plus haut.
Mais vous noterez qu'il y a un autre drapeau, plus grand.
Lequel est-ce ? "Attends, réfléchis bien... ça doit être le drapeau irlandais..." (petit sourire légèrement retenu).
Au fait, à quel autre drapeau ressemble-t-il, et de quelle collaboration les gens de ma région ont il été accusés au milieu du siècle dernier, alors qu'ils parlaient la même langue, en plus pur ?

Lulu aime l'eau





Lulu a vécu ses six premiers mois dans mon quartier de Balogna.
Balogna est l'un des 300 villages français qui a des problèmes d'eau courante (et un des 17 en Corse).
Comme nous voulons absolument gérer notre approvisionnement nous même avec les sources et investissements communaux (deux salaires sur place), qui sont plus ou moins discrètement détournés pour les usages agricoles, il arrive que l'été il y ait de l'eau partout, sauf dans les robinets où elle peut n'arriver, au pire, qu'entre 7 heures et 9 heures du matin.
J'ai nommé ma maison E tre funtane, parce qu'autour d'elle il y a trois fontaines permanentes. Mi août, pas de douche, mais on entend parfaitement les trois fontaines couler.
Donc, donc, donc, P. a séduit et emmenée Lulu au coin de la route, au milieu des fontaines.
Or elle a des comportements jamais vus chez d'autres chats : elle adore l'eau. L'ouverture de tout robinet la fait accourir de n'importe où, quand à l'ouverture de la porte des toilettes, c'est pire, la promesse d'une chasse d'eau provoque un intérêt carnavalesque.
On passe de bons moments à jouer à l'eau. Les deux pattes dans son bol d'eau, elle en envoie en l'air. Elle passe les pattes dans les jets d'eau, les oreilles...
Si je laisse l'eau couler pour me laver les dents, P. hurle au scandale écologique. Si je laisse l'eau couler pour jouer avec Lulu, la prime à l'éducation féline est inversement proportionnelle.
Chacun son destin.
Les trois fontaines ci dessus sont l'univers d'enfance de Lulu. En ce moment, elle n'a plus que ci-dessous. Quand je la ramènerai en vacances à Balogna cet été, comment va-t-elle réagir ? Pour ce dernier pont, je n'ai pas eu le droit de la ramener chez elle. Trop petite, pas encore stérilisée, et puis si elle décide de rester là bas ... ???
En attendant on s'amuse bien avec l'eau.