dimanche 2 août 2009

Queer is beautiful

Et revoilà le beau Mika !
Une peu trop jeuniste, un peu trop folle de son corps (dans le clip qui vient d'être retiré d'internet, il est à moitié à poil du début à la fin : il était ici même jusqu'à il y a deux minutes), mais quand même absolument optimiste, libertaire et joliment commercial.
Cet autre clip postpop me laisse perplexe sur l'avenir de la notion de production en série. Mais depuis les années 80, on en parle tout le temps, c'est vrai.
Un petit disque de lui est passé totalement inaperçu entre temps, mais il revient là aux sons hypervendables (cette fois ci, c'est Queen, les Beatles, Gary Glitter et les Rubettes réunis).
Pour en faire un élément de réflexion psychosociofashionista, on risque de devoir attendre que Sheila entre au Collège de France.

samedi 1 août 2009

J'ai enfin pu voir tout Sorru in Musica en entier


Aaaaah, Bertrand Cervera.
Originaire de Rennu, une châtaigneraie au dessus de chez moi, qui forge le caractère : c'est un coin très froid et magique aussi, coupé des montagnes environnantes comme de la mer.
Violon Solo à l'Orchestre National, également.
Magnétique et latin, peut être parce qu'il a hérité des yeux verts des Due Sorru dont mon frère a également hérité, et bien sûr pas moi.
Tout cela fait qu'au bout de six ans d'efforts joyeux, son festival "Sorru In Musica" prend une grande dimension.
Un concert de grande tenue et des animations éducatives ou festives (et toujours incroyablement bon enfant) chaque soir au mois de juillet dans deux villages des deux vallées (ce qui nous fait huit jours à ne pas rater).
Magique.
Soit dans les églises des villages, baroques et souvent vraiment belles, apparitions dans la campagne d'altitude la plus préservée de Corse, soit sur les places, sous les châtaigniers, sous les oliviers.
Un petit bout de ces moments qui déplacent trois mille personnes (il y a 1900 habitants en tout dans le coin) et que beaucoup de touristes n'ont pas remarqués :

- sur la plus belle place de Vico, le Carmen réécrit par Jean Claude Carrière, avec apparition du mari de Carmen, en respectant la partition, et avec quelques ajouts polyphoniques,

- tout en haut, dans le village équilibriste d'Ortu, à quarante minutes de virages nocturnes : une soirée baroque frisant l'exceptionnel (c'est l'image du haut : Haydn et Vivaldi bien compris, mêlés à... de la musique taurine, un phénomène hispanique peu connu : la Oraciòn del torero de Joaquin Turina), se terminant dans la nuit par une dégustation dans la rue des gateaux préparés par les dames du village pour les spectateurs,

- à Coghja, planqué dans un creux entre Vico et le littoral, une nuit de percussions contemporaines, Xenakis bien interprété pour la première fois depuis longtemps...

- à Coghja toujours, la redécouverte d'Henri Tomasi, contemporain précurseur et corse dans les années trente et cinquante, avec Robin Renucci en personne mais un peu trop dramatique à mon goût comme récitant sous les arbres...

- la projection dans la cour du couvent, avec une partition pour cordes toute neuve écrite par Bertrand Cervera me semble-t-il, d'un mythe retrouvé du cinéma : "les Trois Masques", un grand succès des années 20 tourné en Corse,

... et je passe le reste, dont un Stabat Mater de Pergolèse à Guagno, tout au bout de la route, les jeunes des workshop en exercice dans la chaleur de fin d'après-midi...

Ci dessous mais oui c'est bien Robin Renucci, à gauche, protecteur avec les voix d'enfants de "Retour à Tipasa".

Impossible de photographier net la terreur de Balogna


Unu : Lulu a atteint sa taille adulte, toute mignonne car les animaux insulaires sont heureusement plus petits que leurs cousins continentaux. Juste au moment des grands retours au village.
Secondu : Lulu est un chat d'appartement né à la campagne (et jouait dans les fontaines, faut il le rappeler). Elle développe sa première et sa seconde personnalité, comme tout être soumis à deux cultures en même temps, selon l'endroit où elle se trouve.
Tertiu : quel délice d'être le papa de Lulu, indépendante et affectueuse comme elle est.
Quartu : pour son retour au village de juillet, Lulu a essuyé un trajet en bateau avec des creux de cinq à six mètres et a été malade du début à la fin.
Notons par ailleurs que la tempête en question était étrange : je n'avais jamais vu ça en été, surtout aussi bien accordé à nos horaires (début de la tempête à l'heure de départ du bateau, fin de la tempête à l'heure d'arrivée du bateau).
Lulu a donc vomi du début à la fin.
Et j'ai vraiment tiré le bon numéro avec elle : pendant toute la traversée, elle a miaulé discrètement de douleur étendue sur le canapé.
Sauf pour aller vomir en titubant... dans l'évacuation de la douche.
Pas de doute, cette chatte est parfaite.
Tout à fait remise dès son arrivée au village, elle a, pour fêter son passage à l'âge adulte, passé la nuit à décréter les limites de son territoire : tout ce qu'elle voit autour de la maison.
Elle a viré tous les autres chats, tous les autres chiens et même les vaches grâce à des techniques de harcèlement extrêmement sophistiquées.
Tout en restant un chat d'appartement capable aussi de grimper avec adresse dans les tilleuls, à une vitesse qui fait que je n'ai jamais pu la photographier nette.
Et bien qu'elle n'aime vraiment pas la voiture, elle n'a pas manqué l'heure du retour à Toulon (la traversée, heureusement a été plus calme, sieste ronronnante d'Ajaccio à Toulon).