samedi 1 août 2009

J'ai enfin pu voir tout Sorru in Musica en entier


Aaaaah, Bertrand Cervera.
Originaire de Rennu, une châtaigneraie au dessus de chez moi, qui forge le caractère : c'est un coin très froid et magique aussi, coupé des montagnes environnantes comme de la mer.
Violon Solo à l'Orchestre National, également.
Magnétique et latin, peut être parce qu'il a hérité des yeux verts des Due Sorru dont mon frère a également hérité, et bien sûr pas moi.
Tout cela fait qu'au bout de six ans d'efforts joyeux, son festival "Sorru In Musica" prend une grande dimension.
Un concert de grande tenue et des animations éducatives ou festives (et toujours incroyablement bon enfant) chaque soir au mois de juillet dans deux villages des deux vallées (ce qui nous fait huit jours à ne pas rater).
Magique.
Soit dans les églises des villages, baroques et souvent vraiment belles, apparitions dans la campagne d'altitude la plus préservée de Corse, soit sur les places, sous les châtaigniers, sous les oliviers.
Un petit bout de ces moments qui déplacent trois mille personnes (il y a 1900 habitants en tout dans le coin) et que beaucoup de touristes n'ont pas remarqués :

- sur la plus belle place de Vico, le Carmen réécrit par Jean Claude Carrière, avec apparition du mari de Carmen, en respectant la partition, et avec quelques ajouts polyphoniques,

- tout en haut, dans le village équilibriste d'Ortu, à quarante minutes de virages nocturnes : une soirée baroque frisant l'exceptionnel (c'est l'image du haut : Haydn et Vivaldi bien compris, mêlés à... de la musique taurine, un phénomène hispanique peu connu : la Oraciòn del torero de Joaquin Turina), se terminant dans la nuit par une dégustation dans la rue des gateaux préparés par les dames du village pour les spectateurs,

- à Coghja, planqué dans un creux entre Vico et le littoral, une nuit de percussions contemporaines, Xenakis bien interprété pour la première fois depuis longtemps...

- à Coghja toujours, la redécouverte d'Henri Tomasi, contemporain précurseur et corse dans les années trente et cinquante, avec Robin Renucci en personne mais un peu trop dramatique à mon goût comme récitant sous les arbres...

- la projection dans la cour du couvent, avec une partition pour cordes toute neuve écrite par Bertrand Cervera me semble-t-il, d'un mythe retrouvé du cinéma : "les Trois Masques", un grand succès des années 20 tourné en Corse,

... et je passe le reste, dont un Stabat Mater de Pergolèse à Guagno, tout au bout de la route, les jeunes des workshop en exercice dans la chaleur de fin d'après-midi...

Ci dessous mais oui c'est bien Robin Renucci, à gauche, protecteur avec les voix d'enfants de "Retour à Tipasa".

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Aaah! le stabat mater de Pergolesi !

Savais-tu que Robin Renucci est un ardent militant de l'éducation populaire (sans chapelle !) Il a contribué au hors série de Politis sur l'éducpop du temps - pas si lointain, à la fin du siècle dernier - où elle bougeait encore.

Bon retour dans le monde réel.

Karidwenn, qui va bientôt partir en vacances...