samedi 27 octobre 2007

Des paradoxes de l'époque sarkozienne



Sympa, l'atmosphère, faut bien l'avouer : diversité, jeunesse et mixité ça fait joli dans la communication gouvernementale, sincérité et sensibilité banales : je divorce comme tout le monde, etc, etc... Bref ça tranche avec la déprime franchouillarde chiraquienne, c'est déjà ça.

Mais quand même il y a une foule de paradoxes que le passage de la communication pipolisée à l'action dissipera peut être un jour.

Reprenons de jolis thèmes de campagne ou de discours d'élection :

- "les blessés de la vie seront secourus". Peut-être, mais ça coûte cher et ils le paient eux-mêmes : les malades paient pour les malades à la sécu, et en plus, ils payent pour alzheimer (les bien-portants en sont dispensés). Certes, tout le monde va être de plus en plus malade, d'où le côté démocratique de la chose, mais quand vous n'avez plus de revenus parce que justement vous n'allez pas bien, débrouillez vous, payez votre sécu vous mêmes avec votre baisse de revenus. Les riches et bien-portants se débrouillent entre eux.

- "je veux une France de propriétaires" : le travail est de plus en plus précaire, un salaire moyen ne suffit plus à se loger correctement, il faut déménager tout le temps. Sans compter les ruptures affectives et sociales dans ce cadre, on se demande comment devenir propriétaire du même logement au même endroit quand rien n'est sûr sur trois ans...

- "travailler plus pour gagner plus" : la loi sur les heures supplémentaires est aussi tordue que celle des 35 heures, avec ce plus que personne n'arrive à l'appliquer même quand il le veut. Quand à ceux qui travaillent moins même s'ils voudraient travailler plus, logique, ils gagnent moins. Cerise sur le gateau : ceux qui ne travaillent pas parce qu'ils en ont les moyens gagnent vraiment, vraiment beaucoup beaucoup plus (les 3% les plus riches ont vu leurs revenus augmenter de 46 % : comme jamais depuis l'existence des statistiques sur le sujet). Ca me donne des idées pour financer le chômage, la sécu et le RMI.

- "il va falloir réduire les déficits" : ceux qui peuvent payer des impôts en sont donc dispensés. On va les prendre chez ceux qui ont le plus de mal à les payer...

Je ne suis même pas sûr que tout cela soit politique, d'ailleurs, car on ne voit plus que de l'économisme et de la surmédiatisation (et la médiation est le royaume des effets pervers).

Enfin, un truc qui passe totalement inaperçu : le pays vieillit, l'exercice de la politique doit être un mélange de sagesse et d'initiative : pas un vieux au gouvernement. On est delà du politique, certainement, mais la majorité de la population n'est plus représentée. D'accord, les jeunes prennent la relève des vieux, mais ce n'est pas au gouvernement que c'est le plus utile, c'est au travail... et là, par contre, ça ne marche pas.

Pour conclure : un intéressant phénomène médiatique hier soir : la visite de Sarko chez les grévistes de la SNCF. Sur TF1 : il a l'air chaleureux, responsable et sincère (je n'ai plus d'argent, vous vivez plus longtemps). Sur France 3, plus tard : même moment filmé autrement, même propos mais montage à peine différent : là il a l'air carrément méprisant et odieux (alors comme ça ça ne vous fait rien que le président vous fasse l'honneur de venir voir les grévistes, hein ?). Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu un tel cas d'école de la médiatisation.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

clair et simple, tout simplement excellent

Anonyme a dit…

ben c'est qui cet anonyme ?