mardi 16 décembre 2008

Minimale, transculturelle et éternelle



En fait, je vis dans le livre de Françoise Hardy depuis un mois.
Comment fait elle ?
Son mari est alcoolique et la quitte.
Sa soeur, schizophrène, meurt en la questionnant;
Son père n'assume sa sexualité qu'en mourant dans les suites d'une rencontre avec un giton.
Sa conclusion, en racontant tout ça avec une dignité qui élève celle de chacun, est qu'il est incroyable d'avoir eu autant de chance dans la vie et que l'institutrice de Thomas lui a confié qu'il s'agissait certainement d'un enfant exceptionnel.
Une légèreté majestueuse.
En fait, un des trucs qui me fait le plus marrer depuis un mois est absolument anecdotique.
Elle dit avoir eu du mal à supporter les réactions du public italien, qui adore applaudir au milieu des chansons. En fouillant les archives de la RAI j'ai trouvé des choses hilarantes. Sa réaction en direct à un "brava !" en hommage, c'est indescriptible en fait...
Pour moi c'est une marque d'affection revigorante, pour elle c'était une terrible gêne pendant ses efforts. La chose est classique, pourtant, dans les concerts de jazz de toute la planète.
Mais, mais , mais, en exclusivité Isulanu, voici sa seule apparition sur la Rai où elle supporte à deux reprises les faux applaudissements que Canale 5 a porté au rang d'oeuvre post moderne automatique.
E gia, déjà, est limite chef d'oeuvre en tant qu'artefact transculturel, sa diction italienne est parfaite, et l'univers de la dernière modernité qui aie valu le coup est totalement présent.
Voir le générique de Dim Dam Dom.
Voir "Qui êtes vous Polly Maggoo". L'unique diamant ésotérique du cinéma du XXème siècle.
Cette version de E già dans Studio Uno et historique.
Et ne manquez pas son absence de réaction face aux tonnerres d'applaudissements intempestifs, c'est la seule fois où elle a su ne pas y réagir !

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