dimanche 14 juin 2009

En finir avec mai 68 ? Ou avec un rapport joyeux avec l'idée d'avenir, l'adolescence et l'enfance ?


L'un des objectifs de l'actuelle présidence française était "d'en finir avec mai 68".
Et la seule nouveauté politique de ces dernières années, c'est ?
Dany Cohn Bendit.
Et des Grenelle sur tous les sujets qui peuvent rendre populaire.
Sa vie politique a commencé par la révélation qu'est son identité : un jeune franco-allemand, en 68, les plaies de la guerre à peine regardées, c'était déjà un fait en soi.
Un jeune franco allemand, à l'époque où on disait toujours "les boches", qui regardait les CRS en souriant et en répondant à leurs armes par des fleurs.
Que reste-t-il de Mai 68 : le droit de ne pas être d'accord, le droit de vivre sa sexualité.
Ces derniers jours, il s'est trouvé de bonnes âmes pour continuer la glissade de François Bayrou sans pour autant créer le débat qu'il aurait pu porter.
Et qui aurait été tout à fait passionnant.
On trouve d'un seul coup sur You Tube des extraits de TV du début 80 où Dany Cohn Bendit, élu municipal allemand vert, dit deux choses aujourd'hui bien embêtantes : "c'est fantastique, 1: de manger des gateaux au cannabis, 2: d'être déshabillé par une petite fille de 5 ans". De quoi avoir un infarctus même avec le coeur le plus robuste.
A l'époque c'était banal.
Aujourd'hui c'est terrible.
Qu'est ce qui a changé entretemps ?
Je parie que c'est le rapport à la jeunesse et le goût de rêver l'avenir.
Si ces phrases ne choquaient pas, c'est qu'il y avait à l'époque un fort respect de la jeunesse - un tel respect que l'on pouvait dire des choses pareilles sans qu'elles soient dangeureuses) et une confiance en l'avenir.
Une morale de la joie du temps qui passe et de la construction du progrès, du plaisir, du bonheur.
Pour pouvoir regarder la liberté, il faut pouvoir concevoir la place de l'autre et son respect absolu.
Or nous ne pensons plus qu'à nous mêmes, seuls avec nos technologies de communication et nos virements bancaires depuis nos ordinateurs personnels.

Au mieux, ce que nous rêvons de protéger, ce sont nos futurs profits personnels (toujours plus bas depuis 20 ans), et protéger notre maison la terre (toujours plus détruite depuis 20 ans).
Ides libérales et post-soixante-huitardes ont le même défaut, que nous ne dépassons pas : où se situe la limite de la liberté individuelle par rapport au bonheur partagé ?
Je ne suis pas sûr qu'il faille en finir plus avec mai 68 qu'avec un libéralisme mangé par un matérialisme sans richesse à venir.
C'est peut-être ça, en finir avec mai 68.

Il est cependant peut-être bon de rappeler qu'en général, les élections européennes sont l'occasion d'une bronca contre ce qui paraît établi, et qu'y apparaissent des tendances qui disparaissent quelques mois plus tard. Il faudra y penser quand le congrès se réunira à Versailles.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"...........e................l.......d................v.............a........................................t.....u...............!"
Karidwenn

Danielinu a dit…

Et voilà le résultat de l'autocensure post moderne : karidwenn devient anonyme, je perçois son message mais il n'est pas audible... (voir commentaire du post précédent pour comprendre).