samedi 15 mars 2008

Agriculture corse et héritage du plus grand empire que l'Europe ait connu

Le triste préfet Bonnet ne supportait pas, a-t-il écrit, que des bergers hirsutes le toisent en lui faisant bien sentir qu'ils étaient les héritiers directs de l'origine de toutes les civilisations européennes valables, qu'un préfet français ne valait pas grand chose face à des descendants des romains qui ont donné au monde absolument tout ce qui est raffiné.



J'adore les agriculteurs corses, qui ne font rien sans s'appuyer sur au minimum vingt-cinq siècles d'histoire. Bien sûr toujours à l'avantage de leurs produits, mais force est de reconnaître qu'ils sont bons ! Ca c'est du développement durable !

Evidemment, les huîtres de Corse sont exceptionnelles. Citons un spécialiste : "Isolé de la mer maternelle par un cordon de sable, l'Etang de Diane aujourd’hui festonné de verdure abrite de petites entreprises d’ostréiculture. C’est la première surprise : oui, il existe des huîtres corses ! Et cette pratique remonte aux romains : dans l'antiquité, ils récoltaient déjà les huîtres sauvages et la production était considérable. Seule la chair était commercialisée, conservée dans la saumure des amphores pour être exportée à travers la Méditerranée. En vous promenant sur l’île vous constaterez bientôt qu’elle est exclusivement constituée de coquilles. C’est une île artificielle, née peu à peu, là où les pêcheurs avaient l’habitude de rejeter les coquilles vides ! Ce qui donne une idée de la production…"

Mais maintenant il y a encore mieux. Pour accompagner la (re)plantation du blé en Corse (au moins quatre hectares), il a fallu des colloques à l'université avec archéologues, historiens, etc etc.....
C'est fait, le blé est planté, et figurez vous que lui aussi (le blé) regarde les autres blés du haut d'une histoire incomparable, pauvres continentaux enfin quoi.
C'est donc l'association "Granu anticu" qui manage le tout.
Elle a déposé la marque de blé "Alalia" (le nom grec de la capitale romaine, Aléria, où le blé en question est re-cultivé aujourd'hui après une involontaire et anecdotique période d'arrêt de vingt siècles. Notez au passage que laréférence au nom grec permet de sous-entendre qu'on est bien supérieur à l'empire romain lui aussi, ainsi que d'être précis historiquement, voir plus loin. De toutes façons, tout doit être de la faute des français, non ?).

La première fournée de pains s'est vendue à Bocognano la semaine dernière (les six cent pains ont été mangés en une demi-heure).



Et devinez comment s'appellent ces pains, qui eux aussi vous regardent avec supériorité et condescendance ? Des pains romains (marque déposée par Granu Anticu), car ce sont exactement les pains de l'empire, on ne pouvait pas faire moins. Citons le spécialiste, et vous comprendrez : "Sous le règne d'Auguste,au 1er siècle de notre ère, on dénombrait à Rome 329 boulangeries. Presque toutes était tenues par des Grecs .Ces boulangers sont à la fois au four et au moulin, car ils disposaient souvent, à côté de leur four,d'un moulin pour broyer le grain. Dans cette gigantesque cité, il faut alimenter quotidiennement une grande population de Romains".

Voilà, mangez du pain corse, et comprenez votre barbarie.

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