dimanche 27 mai 2007

Quelques mots de Jean-Toussaint Desanti

Ces prochaines semaines se tient un colloque sur un texte de Jean Toussaint Desanti, dont voici quelques mots, extraits d'une interview avec Ange Casta.

"La peau qui nous enveloppe, c'est notre île, notre insularité. Nous ne pouvons pas en sortir, elle nous accompagne partout.

Nous sommes tous insulaires au sens propre.

Nous sommes obligés de montrer nos sentiments sur notre peau et de lire, sur la peau des autres, leurs sentiments. Nous sommes toujours dans ce rapport à la fois d'exclusion et d'intériorité. L'intérieur et l'extérieur se tiennent. La notion de frontière doit être pensée entièrement, elle n'est pas une ligne de séparation, mais une relation mobile.[...]

AC : Qu'est-ce qui a construit cet attachement très fort que vous avez à ce pays qui est le vôtre, la Corse, à ces racines, à cette identité ?

JTD : C'est la terre, l'air, la mer. Les gens que j'ai connus. La lumière. Et quelque chose qui concerne la philosophie : la précision des formes. Les formes, chez nous, sauf au grand soleil, sont précises. Chaque fois que j'y pense, j'entends un verset fameux d'Homère qui parle des bergers : c'est la nuit, la lune se lève, les hauts promontoires se dessinent, les collines et aussi les golfes se dessinent et, dit Homère, « le coeur du berger se remplit de joie ». Simplement parce que les choses se dessinent.

Or, quand les choses se dessinent, cela veut dire aussi qu'elles se dévoilent, dans cette lumière. C'est cela qui est décisif du point de vue du désir de philosophie.

C'est le désir de la forme qui échappe à la brume.

1 commentaire:

FunPv a dit…

Joli début, les photos comme ce texte.