lundi 11 mai 2009

Des heures de travail perdues grâce au blog qui défend le bon goût musical fashionista dans toute l'Europe et l'Amérique du Sud

En renouvelant ma playlist à la suite d'une longue recherche stylistique, j'ai totalement raté mon but premier et explosé mon but final.
Dimanche soir, je constate qu'El Claudito à Montevideo est traumatisé par ma représentation en pépé à chat (tiens toi bien on arrive dans dix jours, prépare les viandes et le medio y medio). Et que son sens du jeunisme est totalement contrecarré par cette idée. Claudito, non, un pépé à chat (surtout l'incandescente Lulu) n'a rien à voir avec ce chewing gum conceptuel qui colle à tes Prada : l'adulte responsable. Au contraire, c'est le retour d'une délicieuse irresponsabilité, laisse toi la connaître un jour. C'est encore mieux qu'avoir 18 ans et tomber sur un touriste allemand dans les cannes derrière la plage au mois d'août, pendant que les parents sont à la paillotte.
Donc, dans le seul but de provoquer un désespoir énervé supplémentaire à Montevideo, me voilà à la recherche des vieux Demis Roussos les plus lourds.
Un petit coup d'Amalia Rodrigues, quand même, pour rester chic et profond.
Une découverte contemporaine au passage : la version par Sanseverino de la Maison sur le Port. Je n'ai qu'un mot : bravo. Dommage que ses boucles d'oreille ne lui aillent pas.
Pour être sûr, quelques Vicky Leandros, icone par trop négligée, dont un de Theodorakis parce qu'il faut toujorus être sérieux (et une eurovision en public pour la perfection camp culture).
Et là, comme dit Jeanne Bovier, c'est le drame.
Je retrouve tout Georgette Plana. Il doit y avoir quelque chose de corse dans le goût pour le kitsch transgénérationnel, c'est Antoine, qui est caricaturalement balanin et insulaire, qui a relancé Plana en faisant des duos avec elle alors qu'il était top mode beatnick (ça a hâté la fin de sa première carrière et fait marrer Georgette).
Que choisir ? Le Viva Espana le plus pur ? Les Roses Blanches ? Non, là, j'ai des frissons, la chair de poule et je pleure avant la fin (en vérifiant si la lumière va à mes joues).
Riquita, jolie fleur de Java, donc. Une évidence.
On touche à l'incunable et à l'éternel. A la forme parfaite que recherchaient les grecs anciens.
Dégât collatéral : je passe une heure à chanter Riquita, My Only Fascination et Viva Espana en teeshirt devant la baie vitrée avant de me coucher (en vérité, je suis bien sûr au Palais des Congrès de Strasbourg devant les clubs du 3ème âge choucrouté en délire devant mon costume flamboyant et mon grand orchestre de danse allemand piqué à Christophe. Devant le Palais, les chauffeurs des centaines de bus des Comités d'Entreprise sont au bord de l'émeute pendant tout le show. Des ambulances emmènnent dans une ronde tragique les fans victimes de fractures du fémur).
Les dégâts étant suffisants, dodo.
La vérité apparaît le lendemain.
Mon scud a touché à Luxembourg.
J. a perdu des heures de travail devant son ordi à la découverte de Riquita et a chanté à tue-tête tout l'après midi Riquita.
On aurait dû créer une radio tous les deux : il aurait été sûr qu'elle avait deux auditeurs.

2 commentaires:

FunPv a dit…

Bon OK pour Sanseverino et la maison sur le port (c'est vrai que ses boucles d'oreilles ne lui vont pas) , OK pour Gloria Lasso dont le nom m'évoque l'enfance, d'accord enfin pour tes hésitations concernant Georgette Plana.
Mais peux tu revenir sur l'épisode dans les cannes derrière la plage?
Quelle musique pouvais tu avoir en commun avec ce touriste allemand?
Et puis comment arrives tu à cette scène oh combien émouvante à partir de tes représentations vis à vis de lulu?
Tes méandres me fascineront toujours.
Heureusement que de temps en temps tu vas dans les cannes derrière la plage, là j'arrive à te suivre ( façon de parler , bien sur:) )

Danielinu a dit…

Non seulement les cannes ont disparu suite à une trop grande arrivée de retraités allemands peu portés sur la symbiose avec la nature, mais en plus, comme me disait un ex, mon chat, au moins, je suis sûr qu'il m'aime.