mercredi 17 mars 2010

Laisser la gauche gagner des régions sans moyens, puis la laisser s'étouffer ? Pas con !

Et c'est reparti comme en 2004 !
Les commentateurs politiques sont aveuglés par une courte vue, seul leur regard sur la prochaine semaine est rabaché dans l'ensemble du bain moussant médiatique. Ca cache le reste ! Et surtout la suite...
C'est très intelligent de laisser la gauche gagner les régions : les régions n'ont pas de moyens (le budget de celle de Provence Côte d'Azur est inférieur à celui d'un département...).
Dans un an, il sera donc facile de dire qu'elles n'ont rien fait, les laisser s'user en occupant tranquillement leur terrain. Alors, ça laisse du temps pour reprendre tout le terrain, et il y a deux ans de tranquillité pour ça !

Autre fait passé totalement inaperçu : en Corse, le pays des fils du Président qui se sentent corses - et vicolais - avant tout, où il s'est investi avec coeur et totalement, il se passe quelque chose dont personne ne parle.

Le Président Nicolas Sarkozy, couvé par les sages corses de la région parisienne, dont la première femme et mère de ses garçons est la fille des anciens pharmaciens de Vico, a été désavoué cruellement (21 %, la gauche en tête comme jamais, les nationalistes à 30 % : c'est historique) dans le seul coin de France où la participation a été de l'ordre de 67 %. Evidemment ! En Corse, ce n'est pas un conseil régional qui est en jeu, mais une assemblée territoriale qui a les moyens et parle de sa "souveraineté".

Et pourtant ! Il n'a pas ménagé les moyens ni le coeur pour s'engager dans son très personnel "Projet pour la Corse". Pour la première fois, sont en passe d'être réglés les deux problèmes les plus graves : l'approvisionnement en électricité, l'approvisionnement en gaz (par un incroyable tuyau qui viendra d'Algérie jusqu'à l'île après avoir gagné la Sardaigne, puis l'Italie). Et bien d'autres choses ont été réalisées, dont le fait unique qu'est la création d'une chaîne de télé territoriale indépendante, F3 Via Stella (aussi sur satellite : je suis content, j'entends parler corse tous les soirs, j'ai le journal d'Ajaccio tous les jours).

Après tout ça, c'est quand même terrible que les Corses se soient jetés sur la gauche et risquent dans l'élan de mettre les nationalistes en voie de devenir un jour majoritaires (ils n'avaient jamais dépassé 16 % avant). Ces derniers jours, quand on a les cousins au téléphone, on a l'impression qu'ils sont en pleine révolution de velours. Du jamais vu.

Et, surtout, on a l'impression que les Corses s'essuient les pieds avec mépris sur les amis du Président, que ce soient de Rocca Serra ou Santini, et surtout Christian Clavier, dont la villa, en tant que symbole, a effacé tout le reste de la réalité. Nicolas Hulot a lui aussi une opulente villa dans l'extrême sud : personne n'en n'a jamais parlé !

Mais quelque chose d'autre a plus compté que ces efforts eux aussi historiques : je vais prendre le temps d'écrire mon hypothèse là dessus.

La situation est inédite sous la République. Au fait, c'est bien la Corse qui a elle toute seule avait provoqué la déchéance de la riche Républiuqe de Gênes, je crois...

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