samedi 21 juillet 2007

Mika, un vrai produit de la France qu'on aime


Alors hier soir, je me suis endormi à quatre heures du matin. D'abord parce que j'étais content de voir Dominique, d'emmener Philippe voir quelque chose qu'il aime, en plus parce que c'était le premier concert de Mika en France en dehors de son Olympia en juin. Et puis aussi parce que j'y ai croisé des gens que je n'avais pas vu depuis longtemps et que je les aime, et que certains de mes ennemis m'ont révélé ... nos points communs.
Et parce que Mika marque dans ma vie à moi (mais oui !) un moment de bonheur intense, social et historique !!! Je ne plaisante pas, son existence et sa joie de vivre communicative portent les miennes au zénith !



D'abord, il est moitié méditerranée (comme moi, merci Maman/Minanna, merci mon grand-père maternel François-Marie/Francescu-Maria) moitié occident, sauf que chez lui c'est chic et radical : américano-libanais (dans mon cas, sologno-corse élevé à Paris et Ajaccio, c'est nettement moins people, quoique mes cousins seraient bien en photo et qu'il y en a à raconter de belles tant dans le centre de la France que dans le centre insulaire de l'Italie...).


Ensuite, écoutez son titre "Billy Brown" : voilà un chanteur gay qui n'en fait pas un plat, qui fait des chansons familiales (le final digne du Club Dorothée... entre soirée mousse et Casimir), et remonte le moral aux filles dodues... c'est de l'intégration joyeuse, ça !

Mais voilà le fond de ma pensée :

- Mika parle bien français parce qu'il est de Beyrouth, où les français feraient bien d'arrêter de ne soutenir que les chrétiens pour plutôt faciliter leurs rapports avec les sunnites et surtout les chiites (les responsables des cours de français de l'ambassade à Beyrouth sauront de quoi je parle). Ah, la France immatérielle, puissance méditerranéenne poreuse et porteuse d'amour !!!

- Mika est atypique parce qu'il a été à l'école maternelle à Paris. Nous sommes le seul pays qui éduque la petite enfance, et c'est porteur d'espoirs immenses et continuels dont il est une preuve. Tant si cela trouble ceux qui sont victimes d'images barbares du passage de l'enfance à l'âge adulte. Il a arrêté de parler lorsqu'il a été jeté dans le système éducatif anglosaxon, il a fallu tous les abus des mères méditerranéennes pour le tirer de là...

En résumé, grâce à lui je suis content (pas fier) qu'en ces temps où l'identité n'est toujours pas pensée par le politique, il soit la preuve vivante que même si les valeurs françaises républicaines et universalistes ne sont pas en bonne santé (c'est le moins qu'on puisse dire), elles portent toujours des réalités de paix, de joie, de respect de l'autre et de soi, et, finalement, de partage.

J'aimerais bien qu'il ne soit pas qu'une étoile filante mercantile, qu'on le voie vieillir, changer, maturer, accumuler la beauté du temps qui passe et patine la beauté des êtres.

Et j'en profite pour me souvenir enfin : merci Aboud, merci Boutros, merci Mona et Mouna d'avoir illuminé mes années strasbourgeoises et appris le sens des polémiques généreuses, vous qui aussi aviez au fond de vous des villages en montagne, je n'en finirai pas de regretter de ne pas assez avoir adouci vos jeunesses marquées par la guerre.

2 commentaires:

Cath'rine a dit…

Ce qui est beau chez toi, c'est une fidélité à la diversité, une attention à ceux qui ont croisé ta route...nous verrons donc ce que devient Mika...

FunPv a dit…

Je suis toujours sidéré par le sens que tu donnes à toute chose qui te touche.
C'est touchant!
Quand à Mika il a en effet une capacité rare ; celle de méler des publics de communautés différentes, d'ages différents.
Cela vient surement de sa jeunesse, et de son sens de la mélodie.
Il sera jeune encore longtemps et tout en lui porte à croire qu'il ne gachera pas ce don.
Ne serait ce que les imperfections et la briéveté de son concert, qui ne gachent en rien, bien au contraire cette soirée qu'il a offert à un public en attente de bonheur et de joie.
A tel point que ses spectateurs portés par une foi nouvelle se sont mis à marcher sur l'eau pour rejoindre la terre, tel un troupeau de fidéles.
Ce, en écrasant les rares posidonies du coin!
C'était bien, et j'en redemande!