vendredi 9 mai 2008

Souvenirs, souvenirs : place d'armes, à Luxembourg


Cet endroit a été ma bouffée d'air frais imaginaire pendant trois ans.
Même quand on a un frère marié avec une alsacienne, on vit mal une arrivée dans l'est à dix huit ans, et d'être confiné à Strasbourg, surtout après dix ans d'aller-retours incessants Ajaccio/Paris/Ajaccio, à ne plus savoir le matin si on est à Paris ou à Ajaccio. Du coup, d'ailleurs, tous mes réveils étaient à Ajaccio, je retombais sur le sol réel du jour un quart d'heure après le premier café.
Une des grandes colères de ma mère illustre bien cette ubiquité familiale : un grand matin de désespoir à Ajaccio, elle avait hurlé "j'en ai tellement assez que je vais me finir par me jeter dans la Seine" : rassurés, nous avions pu aller tranquillement à la plage sans trop d'inquiétude, puisque le temps qu'elle aille sur les bords de Seine, toutes les interventions de sécurité étaient possibles, et il était absolument impensable de se jeter dans le plus beau golfe du monde, qui n'en donne absolument pas envie.
Bref, merci Janine, pendant nos week end dans cette principauté hollywoodienne qu'était Luxembourg, se réfugier avec tous les tialiens du coin qui sont rassemblés sur la place d'armes, décor latin au centre de l'europe et porte d'un est bien froid et inquiétant, ça m'a coloré la vie et gratouillé les racines profondes.

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