mercredi 28 janvier 2009

Ca ne s'invente pas : Pietragalla s'automutile à la fin de son spectacle sur la violence envers soi-même


Alors voilà : je ne suis pas allé voir Pietragalla à Marseille, alors que ça aurait fait une soirée amicale et intelligente comme j'en ai toujours besoin.
En plus on m'y avait invité.
Et j'avais répondu : hum ? Pietra (pas la bière, la danseuse) ? C'est sur quoi ? L'avilissement de soi même !? Le sadomasochisme ?!
Beuh...
Que faire ? Aller au spectacle juste pour être ensemble ? Dans mon état, trois bisous dans la voiture pour Marseille et dodo (sauf si chef d'oeuvre).
Là dessus, je me dis, elle est folle, Pietra, mais c'est quand même Pietra (mais non, pas la bière, excellente au demeurant). Encore un moment de raté.
Le samedi matin de ma non-sortie, badinage dans l'actualité en prenant le café du matin (durée : deux heures) : Pietragalla s'est blessée... à la fin de son spectacle sur ses blessures... Là, je me dis, j'en étais sûr ! Dans la mesure où j'ai donné beaucoup de moi même pour les souffrances des danseurs, j'espère ne pas être suspectable de mépris.
Mais je suis content d'avoir évité ça, ça me rappelle une autre très grande, Karine Saporta, riant à une répétition où le costume de ses danseurs avait brûlé (avec leur peau, d'ailleurs, et elle riait quand même).
Depuis qu'au XIXème siècle (lire les bios de Strindberg et de Van Gogh), on a nommé la folie des artistes comme n'étant pas de l'art, mais un simulacre social des suradaptés en dépendance avec les inadaptés (je résume), ça me terrifie qu'on puisse se délecter à la vision de thérapies non entreprises.
Et là, ça pose deux problèmes : étant donné la régression générale à laquelle on assiste, ça réduit le champ de ma consommation culturelle, moi qui ne vis que pour ça, et, et et et...
Le lendemain, on va voir une des meilleures expos conceptuelles que j'ai jamais vues, à la villa Tamaris Pacha. Idée sublime, souci social et humanisme, analyse des formes plastiques contemporaines liées aux conditions de travail à travers le monde, réflexion sur la forme de l'action humaine dans l'espace : tout ce que j'aime, montré d'une très saine façon.
Merveilleusement produit, avec des prouesses impossibles, de quoi être admiratif sur tout.
Un seul défaut : c'est incroyablement chiant comme expo.
Heureusement, je vais voir les poules et les cochons et les chèvres à Balogna bientôt.

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